Selon la presse de N’Djemena, un contingent militaire français en mission au Tchad a été arrêté et désarmé par les forces tchadiennes près de la ville d’Adré. Plusieurs médias des pays rivaux de la France en Afrique ont alors évoqué l’évènement comme une perte d’influence de la France.
Un accrochage entre les forces tchadiennes et le contingent français s’est transformé en pugilat médiatique. Pour le média public français RFI, il s’agit « d’une incompréhension mineure lors d’un contrôle d’une patrouille mixte franco-tchadienne par une autre unité de l’armée nationale ». Pour le média russe Sputnik et le quotidien turc Yeni Safak, c’est le signe que la France perd de la puissance en Afrique au point d’en devenir « indésirable » sur le continent.
Selon un article publié par le média turc le 20 juin, « la France, qui a été le principal acteur de l’instabilité et de l’exploitation de l’Afrique pendant des décennies, est devenue une présence indésirable sur le continent ». Les propos de la presse tchadienne sont repris par Sputnik qui juge que la France est désormais persona non grata sur le continent.
Pour les médias russes et turcs, « le Burkina Faso, le Mali, la Centrafrique, le Tchad… Les exemples sont nombreux de pays africains qui contestent la “puissance hégémonique” de Paris ».
En fait, les choses sont sans doute plus complexes que ce que rapportent les médias russes et turcs. Le rejet de la France sur le continent est essentiellement palpable sur les réseaux sociaux ou lors de crises politiques. D’un autre côté, la presse française s’évertue à minimiser le phénomène ou à le réduire à une simple manipulation étrangère.
Servan Ahougnon
Source : agenceecofin