Après que plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont critiqué la prétendue coopération entre le Mali et la société paramilitaire russe Wagner, le ministère russe des Affaires étrangères a nié toute implication et jugé ces accusations infondées. Le Mali avait déjà démenti la présence de mercenaires russes sur son territoire.
“Une réaction à quelque chose qui n’existe pas encore”. C’est ainsi qu’un diplomate russe résume les dernières critiques de la France et d’autres pays occidentaux sur la coopération présumée entre une société de sécurité russe et le Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Ce point avait déjà été démenti par Moscou et les autorités maliennes.
Déplorant l’absence de preuves sur ces accusations, Vsevolod Tkatchenko, directeur du département Afrique du ministère russe des Affaires étrangères, dénonce ce mardi à Sputnik une réaction française “quelque peu hypertrophiée”.
“À notre avis, ce n’est pas l’approche la plus constructive”, regrette-t-il.
Il rappelle également que la Russie “ne voit pas l’Afrique comme une arène de confrontation”, mais “de coopération”. “Nous sommes ouverts à l’interaction avec toutes les parties intéressées, y compris l’Union européenne, la Chine et d’autres pays”, assure M. Tkatchenko.
Démentis
Jeudi 23 décembre, une quinzaine de pays occidentaux, dont la France, ont dénoncé la présence dans le pays de paramilitaires du groupe Wagner, qu’ils accusent d’être proche du Kremlin. “Nous appelons la Russie à se comporter de manière responsable et constructive dans la région”, ont-ils réclamé.
Le gouvernement malien avait officiellement démenti ces allégations deux jours plus tard, exigeant que “des preuves soient apportées par des sources indépendantes”. Il a rappelé que seuls des instructeurs russes sont présents au Mali afin de renforcer “les capacités opérationnelles de forces de défense et de sécurité nationales”.
Une semaine plus tôt, l’Union européenne avait déjà sanctionné le groupe Wagner et d’autres personnes et entités liées à cette société, lui imputant des “actions de déstabilisation” dans plusieurs pays africains”.
De son côté, Sergueï Lavrov a déclaré que le thème des “paramilitaires russes au Mali” était “tiré par les cheveux”, et que c’est d’ailleurs les pays occidentaux qui avaient été les premiers à créer de tels organismes.
Wagner
La société paramilitaire privée Wagner est la source de tensions depuis plusieurs mois entre le Mali et la Russie d’un côté, et les pays occidentaux engagés dans la lutte antidjihadiste de l’autre. En octobre, Vladimir Poutine avait rappelé avoir discuté plusieurs fois du sujet avec Emmanuel Macron, insistant sur le fait que de telles sociétés privées “ne représentent pas le pays et ne reflètent pas les intérêts nationaux russes”.
“Si elles se trouvent quelque part, cela ne se fait pas sur une demande de l’État russe”, avait-il ajouté.
En décembre, Sputnik s’était entretenu avec Alexandre Ivanov, président de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale, l’organisation chargée d’employer les instructeurs russes en République centrafricaine. Selon lui, Wagner est une société qui “demeure fantomatique”, tandis que les dénonciations de sa présence se font “sans la moindre preuve matérielle”.
Source : sputniknews