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Un accord signé qu’à moitié, mais en grande pompe

L’heure était à l’optimisme vendredi à Bamako. L’accord de paix au nord du Mali a été signé en grande pompe lors d’une cérémonie où les principaux concernés étaient cependant absents. 

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Six heures de cérémonie plus tard, on croirait presque au succès de l’accord de paix signé en grande pompe vendredi au Mali.

Au centre de conférences de Bamako se pressaient vendredi un aéropage de chefs d’Etat africains, de notables et de délégations internationales pour assister à la signature. La salle, bariolée par mille personnes en costume traditionnel, a ovationné les chefs d’Etat. L’applaudimètre a très largement récompensé IBK, le président malien, et… Robert Mugabe, autocrate indéboulonnable du Zimbabwe et actuel patron de l’Union africaine

Les rebelles du Nord absents

“Nous avons retrouvé nos frères maliens. Cette terre est redevenue par notre volonté à tous notre terre. Nous voilà aujourd’hui en train d’écrire une page glorieuse de notre histoire”, a clamé le président malien IBK une fois l’accord signé.

Une déclaration ambitieuse, mais éloignée de la réalité. Comme annoncé, l’accord n’a pas été signé par toutes les parties concernées : si elle avait paraphé l’accord la veille à Alger, la Coalition des mouvements de l’Azawad, principal rassembleur  des groupes armés du Nord, dont le fameux MNLA, était absente de la cérémonie officielle sauf pour deux groupes mineurs. Les autres parties se sont cependant voulues rassurantes, arguant durant leurs discours que la signature des absents n’était qu’une question de temps.

Un accord “cadre”

L’accord en lui-même ne contient pas grand-chose de concret : sa simple signature ne peut sonner la fin des tensions dans le nord du Mali. La secrétaire d’Etat au développement et à la Francophonie Annick Girardin, qui représentait la France, l’a dit autrement lors de son discours : “Cet accord offre un cadre global et inclusif pour la paix, la stabilisation, le développement économique et social de l’ensemble du pays”, a-t-elle pointé. En d’autres mots, les grandes lignes tracées par l’accord, volontairement vagues, restent à définir.

Un nouveau round de négociations

Une nouvelle série de consultations, sous la surveillance de l’Algérie, doit avoir lieu dans la foulée de la signature pour discuter des modalités d’application réelles, soit le dur du sujet. Si certaines dispositions comme l’absorption d’ex-rebelles dans l’armée ont une échéance fixe, pour le reste, il faut rappeller que les négociations ont duré huit mois.

En marge de la cérémonie, le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, insistait sur la nécessité d’entamer les discussions sur-le-champ “Il faut commencer la mise en oeuvre tout de suite. Il faut y aller, on n’a pas de temps à perdre. Une bonne partie du travail a été accomplie mais une plus grand partie reste à faire”, a-t-il déclaré au JDD.

Sur place, cependant, l’heure était à l’optimisme. Volontariste, Annick Girardin a terminé son discours en soulignant : “Il n’existe pas d’autre alternative que la paix”.

Source: lejdd.fr

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