Ce 23 septembre 2020 est le nouvel ultimatum de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) donné au Comité national pour le salut du peuple (CNSP) pour désigner un Président et un Premier ministre civils pour la transition. De son côté, le CNSP, dit se plier à la volonté de la majorité des Maliens qui souhaitent un militaire à la tête de cette transition.
La junte militaire au pouvoir au Mali avait une semaine (à partir du 15 septembre 2020, date à laquelle s’est tenu le mini-sommet de la Cédéao sur la situation au Mali) pour se plier aux exigences de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et éviter un embargo total, a annoncé mercredi dernier (16 septembre 2020) le porte-parole du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), Colonel-major Ismaël Wagué. C’était lors d’un point de presse animé pour restituer le mini-sommet de l’organisation sous-régionale tenu hier mardi à Accra (Ghana).
«Pour les sanctions, ils nous ont donné une semaine pour adhérer à leurs exigences avant de les lever», a déclaré le Colonel-major Wagué. Et de rappeler que le président du CNSP, Colonel Assimi Goïta à la tête d’une forte délégation, s’était rendu sans la capitale ghanéenne avec l’objectif de partager avec les chefs d’Etats de la sous-région les conclusions des concertations nationales (des assises tenues à Bamako du 10 au 12 septembre 2020) et voir avec eux la levée des sanctions sur le Mali.
«Les Chefs d’Etats de la Cédéao nous ont dit être en mesure d’imposer un embargo total pour nous asphyxier rapidement. Nous avons répondu avoir compris. Mais, que quel que soit ce qu’ils nous demandent nous ne pouvions décider sur place», a indiqué à la presse le porte-parole de la junte qui a pris le pouvoir au Mali le 18 août dernier en contraignant le président Ibrahim Boubacar Kéita à la démission.
«Nous avons dit à la Cédéao que nous ne pouvions décider sur place et que nous allons revenir et discuter conformément à ce qui il y a dans la Charte de la transition», a-t-il précisé. «Nous avons dit clairement à la Cédéao que nous sommes au service du peuple. Dans la mesure où la majorité a parlé d’une transition militaire, nous avons suggéré qu’on puisse aller dans ce sens. Elle a refusé», a insisté le Colonel-major Ismaël Wagué.
Et pour lui, «il n’y a pas eu d’accord sur la transition à Accra. Ce n’était pas notre mission. Nous étions partis pour partager avec eux les résultats des concertations mais non pour aller signer un accord». N’empêche que, a rappelé le conférencier, «nous pensons que le voyage d’Accra n’est pas forcément un échec contrairement à ce qui se dit à droite et à gauche. Le président du CNSP a été invité expressément par le président du Ghana. C’est une forme de reconnaissance».
«Notre intention avouée est d’être du côté de la majorité du peuple mais cette possibilité dépendra d’autres facteurs que nous comprenons et avons intégré», a indiqué le Colonel-major Ismaël Wagué. Il faut rappeler que les chefs d’Etat de la Cédéao ont décidé, à Accra (Ghana) de la levée des sanctions imposées au Mali, suite à la prise du pouvoir par l’armée, dès la nomination des responsables de la transition.
Cette décision a été annoncée dans le communiqué final du mini-sommet qui a réaffirmé la décision de nomination d’un civil comme président de transition qui ne devait pas excéder.
Il faut aussi souligner que, à l’issue des concertations nationales (10-12 septembre 2020), il a été décidé que le président et le vice-président de la Transition vont être désignés par un collège que le CNSP doit mettre rapidement en place.
Moussa Bolly