La Cour de justice de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) s’est réunie, le 24 mars, parallèlement, au sommet extraordinaire de la CEDEAO, pour se prononcer sur la régularité des sanctions infligées, le 9 janvier dernier, contre le Mali. Avec la complicité tacite de la France. A l’issue du verdict, la Cour a suspendu les sanctions prises contre le Mali, par les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO et de l’UEMOA en violation de la Charte de l’organisation sous régionale.
« La Cour de justice de l’UEMOA vient de rendre une ordonnance, portant suspension des sanctions adoptées contre le Mali par les Chefs d’Etats de l’UEMOA » annonçait Me Moustapha Cissé, chef du pool d’avocats défendant l’Etat malien.
En moins de deux heures d’horloge, le verdict tombe. Comme un couperet.
« Nous ordonnons le sursis à exécution des sanctions prononcées contre le Mali par les Chefs d’Etat et de gouvernement réunis en sommet extraordinaire, tenu le 9 janvier dernier 2022, à Accra, au Ghana », indique la Cour de justice de l’UEMOA.
Rappelons que ces sanctions, jugées « illégales » ont été prises, le 9 janvier dernier, contre le Mali. C’était à la faveur du sommet extraordinaire de la CEDEAO, sous la férule humiliante de la France. Après le départ, sans délai, de l’armée française du Mali, et l’expulsion de son ambassadeur Joël Meyer, la France a, de concert avec la CEDEAO, décidé de faire payer aux autorités maliennes leur audace. D’où les sanctions économiques prises contre le Mali. Sanctions applicables, sans autre forme de procès.
Les décisions de la CEDEAO
Du côté de la CEDEAO, à Accra, l’essentiel a été consacré, jeudi dernier, à l’évolution de la situation politique. Tant au Mali, en Guinée-Conakry qu’au Burkina-Faso.
Après l’examen des rapports de mission des délégations dépêchées à Ouagadougou, la CEDEAO réaffirme sa condamnation des coups d’Etat. Avant de décider de maintenir la suspension du Burkina Faso dans ses instances.
Toutefois, la CEDEAO a-t-elle décidé d’accompagner les autorités burkinabè à adopter un calendrier électoral et à mettre en place les organes de la Transition.
Quant au Mali, les Chefs d’Etat invitent les autorités de la Transition malienne à proposer un chronogramme acceptable à la CEDEAO.
Enfin, la commission a été instruite d’accélérer la révision du protocole additionnel de 2001 sur la démocratie, la bonne gouvernance et les textes connexes.
Oumar Babi
Source: Canard déchaîné