Le torchon brûle entre le personnel et la Direction générale d’Ubipharm Mali SA, une société experte en distribution de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques. En effet, le personnel a décidé d’aller en grève de 72 heures, à partir de ce lundi 28 février. L’annonce a été faite par le secrétaire général du comité syndical, Aboubacar Coulibaly, le vendredi dernier, au cours d’une assemblée générale, qui s’est tenue au siège d’Ubipharm Mali à Banankabougou
es faits remontent en juillet 2021 où le comité syndical de la société, rattaché au Syndicat national des banques, assurances, établissement financiers et commerces du Mali (SYNABEF), a soumis 10 points de doléances à l’endroit de sa Direction générale. Il s’agit de l’octroi d’une prime de logement pour tout le personnel, l’octroi d’une prime de risque pour le personnel, la mise en place d’un accord d’établissement, l’absence de l’indemnité de cherté de vie sur les bulletins de paie, la revalorisation de l’indemnité de transport, la mise en place du fonds social et sa dotation au maximum du résultat net de 5%, l’instauration d’un plan de carrière, la régularisation des salariés prestataires, la prime spéciale de départ à la retraite et la transposition de 26% par l’accord tripartite du 5 février 2021 conformément au protocole d’accord de 1994.
Par la suite, des négociations ont eu lieu, du 27 juillet au 16 décembre 2021, entre les deux parties. A l’issue desquelles, un procès-verbal de conciliation a été établi. Cet accord aura permis d’ailleurs la levée du mot d’ordre de grève qui était prévue, du 28 au 30 juillet 2021.
Alors que le comité syndical s’attendait donc à la mise en œuvre intégrale du document de conciliation, le Directeur général Pétanguy Isaack Coulibaly a informé, à travers une correspondance en date du 11 janvier 2022, des dernières décisions prises concernant les doléances. Il a notamment indiqué que » sur les 10 points, 7 ont fait l’objet d’acceptation. Parmi les trois autres, le premier a fait l’objet d’acceptation partielle alors que le second a fait l’objet de refus. Le dernier point reste en attente de validation provisoire par le conseil d’administration devant ensuite être soumis à l’Assemblée générale des actionnaires pour approbation définitive « , a-t-il précisé.
Tentative de contourner le PV de conciliation
La réponse des revendicateurs ne s’est fait pas attendre. Dans une lettre en date du 18 janvier, ils ont accusé le Directeur général de tentative de violation du document de conciliation. » Nous constatons votre volonté à contourner les accords déjà trouvés et à remettre en cause le procès-verbal de conciliation signé et paraphé par chaque partie signataire : le président du Conseil d’Administration, le Directeur Général et le Secrétaire général du syndicat « , a indiqué le bureau syndical.
Avant d’ajouter : » L’objectif fixé de l’exercice 2020-2021 s’élevait à 4 milliards FCFA contre 5 milliards FCFA réalisés par les salariés. A noter que nous avons aussi effectué un très bon résultat lors des deux inventaires (juin et décembre 2021). Et nous savons aussi que notre entreprise a une bonne santé financière qui permet l’application des points de nos revendications « .
Ainsi, pour trouver des solutions idoines, l’affaire s’est retrouvée devant l’inspection du travail, le mardi dernier. Cependant, les deux parties n’ont pas pu trouver un accord. Ainsi, le personnel a décidé d’aller en grève de 72 heures, à partir de ce lundi. » Faute d’obtenir satisfaction entière à nos doléances, le Comité syndical d’Ubipharm Mali SA décide d’observer une grève de 72 heures sur toute l’étendue du territoire national. Cette grève qui débute, ce lundi 28 février, est reconductible du 7 au 9 mars, puis du 9 mars à l’illimité « , a-t-il déclaré devant plusieurs travailleurs de la société.
Avec cette grève, qui contrarierait l’approvisionnement des officines en produits pharmaceutiques, la Direction générale de l’Ubipharm songerait à remplacer les grévistes par des travailleurs journaliers. Affaire à suivre !
Sory Ibrahima COULIBALY
Source: L’Indépendant