A quoi servent les casques bleus en Afrique ? Vendredi, la question a été posée brutalement par le président congolais Joseph Kabila. Et ce dimanche 28 janvier, elle a été posée à nouveau, cette fois par le président guinéen Alpha Condé. C’était à l’ouverture du 30e sommet de l’UA, et en présence du chef des casques bleus, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
En pleine cérémonie d’ouverture, dimanche midi, le Guinéen Alpha Condé faisait le bilan de ses douze mois à la tête de l’Union africaine, quand il s’est tout à coup tourné vers son voisin de tribune, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies.
« Même si nous soutenons les casques bleus, mon cher secrétaire général, nous avons vu que les casques bleus n’ont pas eu un rôle très efficient. Nous avons plus de 20 000 casques bleus au Congo-Kinshasa depuis des années et cela ne donne pas de résultat. En effet, pourquoi voulez-vous que des Bangladais et des Indonésiens viennent mourir en Afrique ? Ce n’est pas leur continent. Pour mourir en Afrique, il faut être patriote, mourir en Afrique. »
Et le président guinéen d’ajouter : « les Africains doivent régler leurs problèmes eux-mêmes », d’où ses encouragements au G5 Sahel.
En écoutant les propos d’Alpha Condé, Antonio Guterres a-t-il accusé le coup ? Apparemment non. A la tribune, il est resté impassible. Il faut dire que le secrétaire général de l’ONU affirme lui aussi que l’ONU « ne peut pas tout faire ». Et il encourage également le G5 Sahel, un « modèle à suivre pour tous les Africains qui veulent prendre leur destin en main ». Il demande par ailleurs à Donald Trump de donner de vrais moyens financiers à cette initiative africaine.
RFI