Il n’y a pas longtemps l’ancien Président américain, Donald Trump qualifiait certains pays africains de merde. Les états dont les présidents s’éternisent au pouvoir en ont-ils partie ? Deux mandats présidentiels ne sont-ils pas largement suffisants pour marquer de son empreinte la gestion efficiente de son pays ? On aura tout vu en Afrique.
En tous cas, se maintenir vaille que vaille aux commandes de leurs pays et au mépris des conditions désastreuses de vie de leurs peuples semble être le plat préféré de certains dirigeants africains qui ne font rien de bon et qui s’accrochent.
La CEDEAO, l’Union Africaine, l’Organisation Internationale de la Francophonie, les Nations Unies ont bruyamment sanctionné le Mali avec une rapidité déconcertante après ce que nous avons refusé d’appeler un coup d’état le 18 Août 2020. En réalité il s’est passé une révolte populaire qu’une nouvelle race de jeunes officiers patriotes a parachevée en réussissant à faire signer par le Président de la République, sa démission lue à la télévision nationale.
Mais pourquoi ont –elles fermé les yeux sur les putschs constitutionnels perpétrés à Abidjan et à Conakry sous le règne d’Alassane Dramane Ouattara et d’Alpha Condé ? Ces deux renards ont tripatouillé leur constitution en fabriquant leur troisième mandat.
Ces institutions fantoches veulent-elles nous faire croire que les coups de force des lettrés sont plus convenables que ceux des gradés ?
Cette attitude ambigüe est hautement dommageable au processus démocratique amorcé au début des années 90.
La faim, la mauvaise gouvernance, la confiscation du pouvoir, le non-respect des droits de l’homme, la corruption et l’institutionnalisation d’un favoritisme récurrent, les épidémies, les guerres, les génocides, le népotisme au sommet du pouvoir et la dictature s’enracinent en Afrique.
Chaque jour, les conditions de vie des africains deviennent inextricables, jetant sur le chemin de l’exil des populations désabusées à bout de souffle et chassées par la misère noire, l’instabilité, l’insécurité et les oppressions militaires.
« L’Afrique a-t-elle été indépendante un jour ? » Telle est la question que beaucoup se posent.
La communauté internationale risque de briser l’approfondissement concourant à établir une véritable et durable démocratie en Afrique : Une démocratie fondée sur des élections véritablement libres et transparentes, une démocratie où l’alternance s’effectue sans heurt dans le strict respect des règles établies.
C’est le moment de mettre en garde des soi-disant comités d’experts censés plancher sur les normes constitutionnelles et qui se laissent si facilement convaincre ou amadouer par certaines grosses pointures.
On en veut pour preuve la disparition de la limite d’âge dans la nouvelle constitution ivoirienne qui permet à Henri Konan Bédié, âgé de 86ans, d’être candidat à la présidentielle. Dans quel gouffre sommes-nous tombés ?
Dans le déni de démocratie et dans la perte de tout espoir relatif à l’avenir des jeunes qui sont sacrifiés dans des nations africaines anesthésiées par une oligarchie sans contrepoids, sans âme ni contradicteurs.
Alpha Condé de la Guinée, Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Idriss Déby du Tchad, Paul Biya du Cameroun Denis Sassou N’Guesso du Congo, feu Oumar Bongo du Gabon qui a fait la passe à son fils, et le reste de la bande des Présidents insatiables et inassouvis ont piétiné leurs propres constitutions.
Toute modification constitutionnelle tendancieuse à répétition est une forfaiture et ses auteurs des prédateurs et des usurpateurs.
La messe semble être dite dès l’instant où la constitution est bafouée et la ligne rouge tracée par les conférences nationales des années 90 clairement franchie. Le pire est à craindre. Il a un nom. Il s’appelle parti unique, Assemblée Nationale monocolore, Présidence à vie. Nous en connaissons tous les méfaits.
Alors dès maintenant, exprimons haut et fort notre réprobation. Refusons toute idée de troisième mandat où que ce soit en Afrique.
On se souvient que Nelson Mandela, le charismatique Madiba, après tous les sacrifices consentis pour la libération de son peuple, avait promis de ne faire qu’un seul mandat et il s’y est tenu malgré les fortes pressions exercées sur lui par son parti l’ANC pour rempiler.
Prosper Ky
Source : Le Soft