En diplomatie pour se chamailler et rester dans la discrétion face aux médias, à la sortie d’une discussion houleuse ou d’âpres négociation on dit qu’on s’est parlé franchement. Pour ne pas dire avec vigueur et les mots qui fâchent. En ce sens, on peut comprendre la démarche du conglomérat de partis qui demande une nouvelle « architecture institutionnelle » pour la transition.
Mais on n’adhère pas à cette démarche pour rien au monde, surtout en ce moment où la notion de démocratie pousse des ailes au Sénégal. Ce qui peut donner des idées à certains Maliens de l’extérieur de réussir la même mobilisation internationale en faveur d’un Mariko reçu à bras ouvert à Paris son nouveau lieu de refuge. C’est une option des nostalgiques des évènements de 91 que de s’accrocher à toute bouée de sauvetage pour alerter et crier SOS en s’alarmant de droits humains et de libertés bafoués au Mali. Admettons ! Mais ici à l’intérieur, qui d’entre tous ces acteurs se sent si menacé arbitrairement dans sa chair et son vécu pour craindre tant de restrictions en tant que personne physique aux droits élémentaires imprescriptibles ? Ou bien s’offusquent-ils à cor et à cri de la dissolution de cinq organisations manifestement hors la loi sur maints plans parce que ces organisations (personnes morales avec responsabilité civile engagée au national) s’étaient transformées en lobbies de chantage et de rançonnage et en tremplins de membres du Templier ? Passons !
Ce que veulent Maître Tall et ses jeunes frères et congénères nostalgiques du 26 mars ce n’est pas la fin de la transition dont ils savent qu’objectivement qu’elle ne peut finir subitement pas comme ça dans la précipitation sans la patience surhumaine exigée dans les dures conditions que nous subissons tous au même degré. Ce qui semble être leur désir inavoué c’est la démission de ce gouvernement d’usure en temps de guerre pour la formation d’un gouvernement d’union nationale réunissant les qualités civiles et militaires pressées d’occuper d’autres stations que la leur actuelle afin de se donner à fond pour le Mali. Le Mali Kura ce n’est pas une affaire de celui qui aime le plus sa patrie qu’un autre moins élu à cette qualité. Le pouvoir civil ou militaire n’est pas aussi anti constitutionnel que ça tant que l’adhésion des masses assurent la légitimité populaire exigible à de telles entreprises de gestion des affaires publiques et de continuité des services publics dans la défense de l’intégrité du territoire. À ce propos, les militaires qui en font l’amère expérience savent désormais qu’aucun pouvoir civil ne sera à même de régler définitivement la question sécuritaire du pays sans une mobilisation patriotique de tous les militaires. Une fois cela compris, tout bon citoyen, tout parti républicain géreront leur ras le bol général en mettant la pédale douce et en la fermant jusqu’à ce que le mauvais vent qui souffle sur le monde (risques accrus d’instabilité mondiale et de guerre planétaire. Et le plus tôt serait le mieux effectivement. Alors, que tous mettent en veilleuse toute activité pouvant affecter la cohésion sociale et le processus électoral d’application de la nouvelle Constitution pour entrer ensemble dans la paix dans la 4ème République du Mali. Et réussir grâce à la même sagesse-maturité du peuple sénégalais à aller vers plus de démocratie et de progrès. Le Mali en vaut tous les sacrifices avec ce peuple résilient et fort compréhensif de ceux qui militent pour leurs propres intérêts au lieu de l’intérêt général : l’unité nationale qui n’est pas à négocier… Comme l’ordre public. À bon entendeur…
Source: L’Aube