Vive la pluralité des opinions, la liberté d’expression pour éclairer la prise de décisions dans l’intérêt général. A bas les comploteurs qui ourdissent des coups bas de salon, destinés à gripper la machine du bateau Mali qui démarre. Et si on accordait au Premier ministre de la transition Moctar Ouane, le temps de faire ses preuves, en se consacrant uniquement à ses missions d’une transition réussie, historique et capitale pour l’avenir du Mali ?
Oui, l’homme a créé la surprise, il n’était pas attendu par ces groupes de charlatans tournoyant comme des charognards qui attendent l’annonce d’un candidat sérieux au poste charbon, pour souhaiter son abattage. Certes, sous le Président IBK, le nom de Moctar Ouane a été plusieurs fois cité, l’homme pressenti au poste de Premier ministre, tout comme celui de Michel Sidibé et de Abdoullah Coulibaly de la fondation forum du Mali, toutefois ces deux derniers n’avaient jamais siégé dans un gouvernement. Alors, si ce n’est pas Abdoulaye Idrissa Maïga, c’est Soumeylou Boubeye Maïga qui prenait les manettes à la primature.
Dès lors oublié dans sa mission de conseiller diplomatique de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) de 2014 à 2016, puis de délégué général à la Paix et à la sécurité auprès de l’UEMOA, son nom a échappé aux incantations malveillantes, qui fusent certainement dans toutes les directions, en de telles circonstances. A 64 ans, la nomination de Moctar Ouane comme Premier ministre a pris de court les pronostiqueurs et n’a laissé la place qu’à une déflagration tardive de pétards mouillés : Pitschhh…! et levée de boucliers réprobateurs de ses présumés adversaires, qui ne peuvent aller loin en prenant le risque de se faire gravement démasquer, dans leurs agissements contre la marche progressive, mais sûre du navire Maliba.
Le poids et l’urgence de ses tâches à la primature au nom du Mali en danger, ne laissent franchement aucune place au réchauffage d’un dossier de vérification concernant sa gestion antérieure au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. La tentative de secouer l’homme en mission commandée, en l’accusant sur la gestion de 64,9 milliards FCFA (budget du ministère) entre 2007 et 2009, doit attendre, tout comme ceux qui évoquent aujourd’hui ce dossier, n’avaient guère ressenti l’urgence de le faire avant la nomination du diplomate. Il y a lieu de s’interroger sur l’opportunité, la sincérité et la bonne foi de cette sortie hasardeuse qui n’honore pas ses auteurs derrière les rideaux. Ont-ils seulement pensé que la transition est une opportunité inouïe de tirer de l’abime notre chère patrie, périclitée depuis la crise multidimensionnelle de 2012.
Selon le rapport de vérification, sur ce montant, la somme de 150 millions représentant des avances faites aux familles des diplomates, locations de véhicules et autres, n’est pas justifiée par le DAF sur la période de 3 ans. Selon des connaisseurs, cela représente 0,002% du budget, qui plus est, justifiable à postériori, dans bien des cas, selon les procédures du bureau du vérificateur général. Ce qui fera dire un ancien conseiller à la présidence de la République, Madani Tall sur sa page facebook : « Franchement, dans un pays comme le nôtre un ministère qui peut justifier 99,998% de ces dépenses n’est pas celui qu’il faut jeter aux loups. Moctar Ouane peut être accusé de beaucoup de choses, mais pas de corruption ni de mauvaise gestion ». C’est son opinion, mais qui repose sur des données chiffrées. Comme lui, nous sommes d’accord que pour construire le Mali nouveau, nous devons tous à l’unisson pagayer dans la même direction, pour propulser le navire, notre patrimoine commun, pour une traversée stable du fleuve Djoliba, car qui gagnerait à le faire tanguer, de suite de manœuvres sordides ? La réussite de Moctar Ouane sera la nôtre, celle de la renaissance du Mali. Qui n’y trouverait pas son compte ?
- Daou
Source: Le Républicain-Mali