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Transhumance politique : un virus dans l’ADN de certains politiciens maliens

Longtemps et toujours décriée, la transhumance perdure dans le paysage politique malien. Et pour cause, l’honorable Ange Marie Dakouo, élu sous les couleurs du parti ASMA-CFP, lors des législatives de mars-avril 2020, vient de déposer armes et bagages à l’ADP-Maliba.

Selon certaines indiscrétions, d’autres importants transferts d’honorables députés d’un parti politique pour un autre, seraient attendus dans les jours à venir. Ce qui n’est point étonnant, car pour le moment aucune sanction n’est infligée contre ceux qui s’adonnent à la pratique qui n’honore pas leurs auteurs encore moins la démocratie malienne, acquise au prix de l’ultime sacrifice des martyrs de mars 1991.

Ange Marie Dakouo, député réélu dans la circonscription électorale de Tominian sous les couleurs de l’ASMA, le parti de l’ancien Premier ministre Boubèye Maïga, a rejoint l’ADP-Maliba du richissime homme d’affaire, l’honorable Aliou Diallo, nouvellement élu à Kayes.

L’élu de Tominian ouvre ainsi le bal de la transhumance de la nouvelle législature.

A l’ASMA, l’on met en avant des motifs financiers pour justifier ce départ inattendu de l’honorable Dakouo.

Cependant l’intéressé, lui-même, explique plutôt son choix par des «motifs personnels».

Par ailleurs, apprend-on, d’autres départs sont pressentis notamment au sein de l’Union pour la République et la démocratie (URD) de Soumaila Cissé.

Des sources proches du parti de l’opposition affirment qu’au moins «quatre élus sont tentés de rejoindre le RPM». Ce qui est synonyme d’un «second enlèvement de Soumaila Cissé», a fait savoir un cadre du parti de la poignée de main à nos confrères de la Lettre confidentielle du Mali.

Le phénomène de la transhumance politique au Mali est décrié par les acteurs politiques, mais dans la pratique tous les partis en profitent quand l’occasion se présente.

Voilà pourquoi certains responsables politiques et simples citoyens appellent à légiférer pour bannir la pratique. Car par le passé, des partis ont vu partir tous leurs députés au profit d’autres formations politiques. Le motif qui revient le plus souvent, c’est l’argent, ou pour avoir une bonne position dans le bureau de l’Assemblée nationale.

Mais pour certains, le fait de changer de parti à chaque mandat semble être inscrit dans leur « ADN politique ». Pour prendre l’exemple sur l’honorable Dakouo, il a été élu sous les couleurs de l’URD pour son premier mandat en 2013-2020. Ensuite, il a viré à l’ASMA, qu’il vient de quitter pour l’ADP Maliba.

Par ailleurs, pour confirmer l’existence du «virus transhumance» dans le sang de certains politiciens maliens, il convient de noter que des députés indépendants ont également rejoint des partis comme l’ADEMA et l’URD pour des raisons que la raison du peuple ignore.

Au-delà de sa mauvaise perception, la transhumance politique s’assimile à une trahison, un déshonneur, à la limite une insulte de la part du député transhumant pour les électeurs qui ont voté pour lui.

Alors vivement les réformes politiques qui proposent que le parti sous les couleurs duquel le député transhumant est élu conserve le siège de députation et que le fautif soit purement et simplement déchu de son titre de député.

En tout cas, c’est la seule et unique façon de bannir à jamais la transhumance sur l’arène politique au Mali.

Aly BOCOUM

Source: bamakonews

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