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Transformation du coton : LES AS DU METIER A TISSER

Grâce à leur dextérité et des équipements modernes, les femmes de l’Association « Sinignèsigi » vivent bien des fruits de leur labeur

ballot coton cmdtNous sommes à Ségou Coura, précisément dans l’unité de transformation artisanale de coton de l’Association « Sinignèsigi ». Dans la grande cour, un groupe de femmes, conduit par Mme Kadiatou Demba s’affère à faire du bogolan. Un autre groupe de femmes, sous la houlette de Mme Sira, fait le bobinage des fils de coton. De l’autre côté, il y a celles qui s’occupent de la teinture à la fois moderne et traditionnelle, sous l’œil observateur et très vigilant de la présidente de leur association, Mme Korotimi Traoré.

Les femmes de cette association occupent désormais toute la chaîne de la transformation artisanale du coton. Du cardage à la filature en passant par le tissage, elles maîtrisent toutes les techniques. Elles possèdent des équipements modernes dans leur atelier de production. Ce qui leur permet de confectionner des produits de qualité pour satisfaire la clientèle. Dans leur atelier sont installés 4 métiers à tisser de la dernière génération, deux ours d’histoires et plein d’autres équipements nécessaires à la transformation du coton.
Korotimi et son groupe de 25 membres font des merveilles avec le métier à tisser et proposent des produits divers et variés. Elles se sont équipées pour moderniser la production, afin de faire face à la concurrence et fortifier leur entreprise. Les braves dames de « Sinignèsigi » vivent des fruits de leur travail.
Après 20 ans dans le domaine, Korotimi pense que le coton malien est peu valorisé sur place. En effet, seulement 2% de la production nationale est transformée dans le pays ; le reste est destiné à l’exportation. Notre interlocutrice reste convaincue que le développement de la transformation artisanale d’une façon générale et du coton en particulier permettra à notre pays de trouver une solution à la problématique de la pauvreté des femmes surtout celles vivant en milieu rural.
«La transformation du coton artisanale est une valeur ajoutée économiquement rentable pour notre pays. En plus la filière génère de l’emploi du tissage à la teinture en passant par la commercialisation», explique notre interlocutrice. Qui plaide pour la vulgarisation des produits artisanaux en démontrant que les créateurs ont des équipements modernes pour une production de qualité.

Modèle de réussite. L’unité de transformation artisanale de coton de l’Association « Sinignèsigi » est un modèle de réussite. Cela pour la simple raison qu’elle fonctionne sur fonds propres. En plus, tous les membres de l’association sont affiliés à la mutuelle de santé. Même si les conséquences de la crise se font sentir sur les chiffres d’affaires de nos artisanes.
Korotimi révèle qu’habituellement chaque femme du groupement pouvait au moins gagner 30.000 Fcfa par semaine. « Faites vous même le calcul par mois. Cette activité nous a permis à la fois de découvrir le monde à travers les foires, mais aussi d’être autonomes et indépendantes. Nous n’avions rien à envier à personne », indique-t-elle en pointant également l’accès très difficile au crédit.
Elle pense qu’un site Internet pourrait favoriser les ventes en ligne et faire la promotion de leurs produits aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Les femmes artisanes de Ségou avaient tenté une expérience de ce genre à travers un projet  de l’ambassade des Etats-Unis dans notre pays qui a pris fin. Cette expérience leur a effectivement permis de mieux vendre leurs produits sans même se déplacer.
En attendant de pouvoir créer un site de vente en ligne, Korotimi et les autres utilisent les réseaux sociaux pour faire la promotion de leurs produits. Aussi les artisanes de Ségou travaillent depuis 2005 avec l’Institut de travail social de Paris qui les aide à vendre leurs produits sur le marché français en leur ouvrant ses portes pour une exposition chaque année.
Notre interlocutrice estime qu’il faut nécessairement accroître l’autonomisation des femmes car c’est une condition indispensable au développement durable et à l’atteinte d’une croissance économique accélérée. Aussi, l’autonomisation des femmes permet de promouvoir leurs droits sociaux, économiques et politiques.

M. A. Traoré

source : L’ Essor

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