Le 29 novembre 2017, sous la présidence du chef de cabinet du Ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, Cheick O Coulibaly, a été lancé officiellement les résultats du rapport de la recherche participative dénommé : «je marche avec les garçons», trajectoires des jeunes vers la violence, miroir des dynamiques de genre à l’échelle de leur société? Il s’agit d’une analyse locale des rôles de genre et des pressions sociales au Mali au Mali et en Côte d’Ivoire.
Ont pris part au lancement des résultats de cette recherche participative de trois mois effectuée par l’Institut Malien de Recherche Action pour la Paix (IMRAP) au Mali et Indigo en Côte d’Ivoire, en partenariat avec Interpeace (organisation internationale indépendante au service de la consolidation de la paix), et en collaboration avec UNICEF, les représentants des départements ministériels, des Nations Unies, de la Cedeao, de l’Unicef, des ONG, des associations de la société civile, des députés à l’assemblée, autorités communale de la Commune IV de Bamako. Ce présent rapport focalisé sur la dimension «genre», complète ainsi les résultats du rapport «au delà de l’idéologie et de l’appât du gain », publié en 2016 qui était axé sur la trajectoire des jeunes hommes vers la violence.
Un contrôle social trop strict peut pousser certaines femmes vers la marginalité. C’est une des conclusions, indique le rapport, qui ressort de la présente étude pour expliquer les trajectoires de certaines femmes vers la violence au Mali et en Côte d’Ivoire. Le récit ajoute que ce processus de recherche a mis en évidence que les attentes sociales envers les jeunes, indifféremment du genre, se transforme aujourd’hui pour se centraliser de plus en plus sur leur contribution économique. Face à cette pression, indique l’expertise, les garçons se dirigeront généralement vers des travaux «manuels», ce qui mènera certains vers des entreprises violentes. Les filles, appuie l’exposé, seront plutôt poussées à utiliser les attributs que leur confère leur «féminité» pour générer un revenu.
La présente étude, déclare Mme Traoré Néné Konaté, directrice exécutive d’IMRAP, nous donne l’opportunité de pouvoir explorer les méandres et les affinités des liens entre les filles/femmes et les trajectoires de violence. «L’un des points saillants de cette étude c’est l’importance de la question des modèles de réussite. Nous pensons que les questionnements formulés à l’issu de l’action vont cristalliser toute l’attention de tous les acteurs concernés pour mieux cerner ces évolutions incompressibles de nos sociétés pour pouvoir les adresser de manière efficace et durable», indique Mme Traoré Néné Konaté.
Selon la directrice régionale d’Interpeace pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Anne Moltès, ce rapport n’a pas la prétention d’énoncer de recommandations opérationnelles explicites avec la profondeur et la finesse d’analyse qui légitimeraient à hauteur des standards que s’appliquent Interpeace et IMRAP. «Ceux-ci devraient être en mesure de guider les réflexions des acteurs nationaux et internationaux au moment du design ou du lancement d’actions dans les domaines de la promotion de la femme, du développement économique, de l’éducation et de la lutte à la déscolarisation, ou touchant à la jeunesse», a-t-elle dit.
Le chef de cabinet du ministère de la jeunesse et de la construction citoyenne, Cheick O Coulibaly, a remercié IMRAP pour sa participation à la recherche de la paix au Mali de même que ces partenaires. «Cette action vient consolider les compréhensions des autorités maliennes et de la communauté internationale sur la trajectoire des jeunes au Mali et en Côte d’Ivoire. Vos recommandations serviront de base de données pour les prises de décisions futures», déclare Cheick O. Coulibaly.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain