La grande majorité des victimes de la traite d’êtres humains sont des femmes et des enfants. En guise d’illustration, de 2007 à 2010, on constate qu’entre 55% et 60% du nombre total de victimes détectées étaient des femmes. Selon l’Office des Nations-unies contre la drogue et le crime (Onudc), dans son rapport de 2018, les femmes représentent 49% des victimes de la traite d’êtres humains contre 21% pour les hommes et 30% pour les enfants.
Cette information a été donnée à la faveur d’une conférence de presse donnée le mardi 30 juillet par l’Initiative migration et développement (Imigrad) et l’association malienne des expulsés (Ame), tous membres du réseau Migrafrique. La conférence de presse rentre dans le cadre des activités de la célébration du 30 juillet, journée mondiale de lutte contre la traite d’êtres humains.
L’objectif est d’informer et mobiliser l’opinion ouest-africaine sur la problématique de la migration par la mise en place de cadre d’échanges et d’action pluri-acteurs mettant en lien traite-mobilité, emploi-recrutement, protection sociale et dignité humaine ; la facilitation de collaboration entre Migrafrique, les communautés de base, les médias, les instituts de recherche, les gouvernements centraux, etc. La conférence de presse était animée par le président de l’Association malienne des expulsés, Ousmane Diarra, accompagnée du président d’Imigrad, Oumar Sidibé, et Lamine Diakité, membre de l’Ame.
Selon ce dernier, l’assemblée générale des Nations-Unies, dans sa résolution 68/192 adoptée le 18 décembre 2013, a décidé de proclamer le 30 juillet, journée mondiale de lutte contre la traite d’êtres humains. Depuis cette date, il a indiqué que la journée est célébrée tous les ans par les Etats membres, les organismes compétents des Nations-unies et la société civile. À en croire Lamine Diakité, membre de l’Ame, la vocation de la journée est de faire connaître le sort des victimes de la traite d’êtres humains et partant, de promouvoir et protéger leurs droits.
Aux dires de Lamine Diakité, la traite de personnes désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation.
Il dira que le phénomène de traite d’êtres humains ne connaît pas de frontières vu que tous les Etats sont à peu près concernés soit en tant que pays de départ, soit de transit, soit de destination des victimes.
En guise d’illustration, Lamine Diakité a rappelé que, de 2007 à 2010, on a constaté qu’entre 55% et 60% du nombre total de victimes détectées étaient des femmes. Selon l’ONUDC, dans son rapport de 2018, les femmes représentent 49% des victimes de traite des personnes contre 21% pour les hommes et 30% pour les enfants.
Selon M. Diakité, la majorité des auteurs de la traite d’êtres humains sont des hommes et les formes d’exploitation subies par les victimes se ramènent le plus souvent à l’exploitation sexuelle, le travail forcé, la mendicité forcée, la traite des enfants pour les combats armés, etc.
Concernant les mesures prises, au niveau international, il a mentionné que la traite d’êtres humains est incriminée et fait l’objet de répression par les instruments juridiques internationaux. Au nombre de ces instruments, le conférencier a cité la convention des Nations-unies contre la criminalité transnationale organisée et le protocole additionnel à la convention des Nations-unies contre la criminalité transnationale visant à réprimer, prévenir et punir la traite des personnes.
Au niveau national, selon Lamine Diakité, le Mali a fait une avancée tant sur le plan normatif que structurel. Sur le plan normatif, notre pays a adopté la loi n°2012-023 du 12 juillet 2012 relative à la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées. Avant d’ajouter que sur le plan structurel, un comité national de coordination de lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées a été créé et est chargé de coordonner et d’assurer le suivi des actions de lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées.
Notons que Migrafrique est une plateforme ouest-africaine sous-régionale au service de la migration. Les pays membres sont le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Guinée Conakry, la Mauritanie, le Niger, le Togo et le Sénégal. Il a été créé en avril 2018.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter