Trois trafiquants d’armes, Modibo Konaté, Ousmane Yalcouyé et Lamine Diallo, ont été pris en flagrant délit et mis aux arrêts par les gabelous de la Brigade Mobile d’Intervention(BMI) en début février. Preuve que le directeur régional des Douanes du District de Bamako, Baba Kida, et ses hommes veillent au grain. Le film de leur arrestation…
Tout a commencé le vendredi 5 février au poste de contrôle routier de Sébénicoro, où étaient en service, les contrôleurs de la Brigade Mobile d’Intervention, (BMI) Modibo Diabaté et Adama Goulanka. Dans leur ligne de mire, un véhicule Mercedes 200 immatriculé RC-6526-Z2 pointe le nez très tard dans la nuit aux environs de 2h 30, avec à son bord, un homme répondant au nom de Modibo Konaté détenant un permis de conduire N°192800 en date du 18-06-2014 établi en République de Guinée.
Après déclinaison de l’identité du suspect, les gabelous procèdent à une fouille minutieuse du véhicule et découvrent dans la boite à gant en plus de la carte grise dudit véhicule, toute une liasse d’anciens ‘’Laissez-passer’’ touristiques et des quittances C7. Puis, ils demandent au chauffeur noctambule d’ouvrir le capot, ce qu’il n’a pas pu. Pour cause, le capot avait été expressément cabossé des deux côtés. Mais les deux éléments de la BMI insistent et lui exigent d’ouvrir le capot. Face à la pression, le suspect tente de prendre la poudre d’escampette avant d’être maîtrisé. Sur place, avec sa collaboration, les douaniers ouvrent le capot et découvre 5 pistolets mitrailleurs bien attachés avec une corde. N’ayant pas pu fournir aux douaniers, les pièces justificatives l’autorisant à transporter, importer et détenir des armes, Modibo Konaté se fait passer les menottes. Interrogé, il a déclaré être chargé par un commettant dont il a refusé de communiquer le nom, malgré l’insistance des gabelous. Aux environs de 4h 40 minutes, le véhicule du suspect est conduit dans la cour de la BMI et lui-même remis au commissariat du 1er Arrondissement.
Le lendemain, l’enquête reprend son cours, Modibo Konaté, après interrogatoire, finit par décliner le nom et le contact téléphonique de celui à qui il devait remettre sa marchandise illégale. Il s’agit d’un certain Yalcouyé.
Pour mettre le grappin sur ce dernier, la BMI met en place un dispositif pour organiser une remise surveillée. Ainsi sous la surveillance des gabelous, les deux malfrats se fixent rendez-vous à la station Yara sise à Sébénicoro. Selon nos investigations, aux environs de 11h30, le nommé Yalcouyé se rend au lieu indiqué à bord d’une mercedes 190 immatriculée V-0087 MD, avec l’intention de récupérer sa marchandise.
Le poisson mord à l’hameçon
Pas de chance pour lui. Après un bref échange avec son associé, Modibo Konaté, le second trafiquant, Yalcouyé à son tour se fait chopper par les gabelous, après avoir déclaré être venu récupérer les dites armes.
Dans son véhicule après fouille, les douaniers découvrent une autorisation spéciale de port d’armes délivrée au nom de Patrick Laval, directeur de maintenance à la BRAMALI. Lequel permis, selon ses aveux fait aux douaniers, lui a été donné par un certain Bathily. Qui à son tour sera convoqué et interrogé.
La même journée du samedi 6 février, Yalcouyé est conduit dans les locaux de la BMI et interrogé. Interrogatoire au cours duquel, il a divulgué le nom de celui à qui il devrait remettre les armes. Un certain, Lamine Diallo.
Ainsi, par lettre numéro 0004/MEF-DGD-DRDB du 5 février 2016, le Directeur Régional des Douanes du District de Bamako, Baba Kida, demande au directeur régional de la police de mettre à leur disposition au moins un officier de police pour effectuer une visite au domicile de M. Lamine Diallo, sise à Kabala.
Avec l’appui des éléments de la Brigade Anti-Crimes (BAC) de la police nationale, les hommes du Directeur régional des douanes du District, Baba Kida arrivent au domicile du 3ème suspect, Lamine Diallo, aux environs de 18h20. Et mettent une heure de temps pour fouiller de fond en comble les lieux, où ils découvrent : une machine de marquage d’armes, 10 chargeurs vides, 5 tuyaux pour canon de diamètres différents, 2 pistolets en cours de fabrication, 1 règle métallique graduée, un (1) bout de canon de pistolet mitrailleur et une douille vide. Lamine Diallo se fait à son tour arrêter. Et après interrogatoire, selon nos sources, sans divulguer l’identité de ses clients, il a reconnu avoir commandé des armes et procédé à leur réparation ou fabrication. Il a aussi reconnu être un vendeur d’armes importées.
Selon l’étude d’expertise faite par la BMI, le coût des marchandises saisies sur les trois trafiquants d’armes, Modibo Konaté, Ousmane Yalcouyé et Lamine Diallo, est estimé à environ 7 millions FCFA.
Ils ont été mis au frais avant que le temps la justice ne statue sur leur sort.
Chapeau bas au Directeur Régional des douanes du District de Bamako, Baba Kida et à ses hommes !
Lassina NIANGALY
Source: Tjikan