La Cité de 333 Saints a été le théâtre de tensions inter-communautaires le 19 septembre. Elles se sont soldées par la mort de 3 morts personnes. Les vols et braquages ont donc mis à mal le vivre ensemble dans la région. Mais, grâce à la mise en place d’une commission de bons offices et aux recommandations faites, la ville retrouve peu à peu son calme.
« Dieu merci, le calme est revenu. Si vous étiez à Tombouctou, vous alliez le constater. Les commerçants ont repris leurs activités et les gens qui étaient partis sortis sont en train de revenir », déclare le maire de Tombouctou, Aboubacrine Cissé. Un retour à la normale qui s’opère après les événements dramatiques du 19 septembre, quand des jeunes de la ville ont eu des altercations avec des hommes armés. Trois personnes ont été tuées et de nombreux déplacés ont été enregistrés après ces incidents. Aussitôt, une commission de bons offices, composée de 30 représentants issus des communautés sédentaires, touaregs et arabes a été mise en place.
« Il faut bien comprendre qu’il n’y avait pas un problème communautaire à Tombouctou, mais une situation que nous avons décriée en son temps mais qui n’a pas eu d’écho favorable, le problème des vols sélectifs. C’est ce qui a poussé les jeunes à se révolter », précise Boubacar Ould Hamadi, membre de l’Autorité intérimaire de Tombouctou.
Cette commission a produit un document consensuel, remis au Haut représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, quatre jours après les événements. Parmi les points soulignés, « la sécurité des personnes et de leurs biens à travers les patrouilles mixtes, la fin des vols et braquages, une justice qui punit, assister et faire revenir les déplacés », rappelle Ould Hamadi.
Des campagnes de sensibilisation ont été également menées pour que les communautés s’acceptent et vivent ensemble dans l’harmonie et la quiétude. Le maire de la ville invite le gouvernement à prendre en charge les questions qui relèvent de l’État, comme la sécurité. « Les populations sont prêtes à jouer leur partition, à s’accepter et à dénoncer tous les voleurs. Que le voleur soit noir ou blanc, il doit être dénoncé et mis à la disposition de la justice », insiste Aboubacrine Cissé.
Grâce aux efforts de cette commission et d’autres personnalités, la ville de Tombouctou n’a depuis enregistré aucun vol, ni aucun braquage. Les mesures prises semblent pour le moment porter fruits. Pour combien de temps ?
Acherif Ag Ismaguel