Depuis le 24 mai 2018, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) est devenu une réalité à Tombouctou. Son installation a fait l’objet d’une cérémonie grandiose. Montée des couleurs, revue des troupes, défilé militaire ont été les temps forts qui ont marqué cet événement dans la Cité des 333 saints. Présidée par le gouverneur de Tombouctou, Koïna Ag Ahmadou, la cérémonie a enregistré la présence d’une pléiade d’autorités administratives et politiques locales et régionales de Tombouctou et de Taoudénit.
On notait la présence du commandant de la 5ème Région militaire, du représentant du Coordinateur général du MOC, du commandant de la force de la MINUSMA , du représentant de la force Barkhane, des représentants des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, des partenaires au développement et des représentants de la société civile. Après les mots de bienvenu du maire de la commune, le commandant de la zone militaire de Tombouctou, le colonel Abbas Dembélé, a indiqué que «cet événement consacre l’aboutissement d’une volonté et d’un travail collectif considérable entrepris depuis les premières heures de la résolution de la crise conformément à l’Accord pour la paix et la réconciliation».
L’installation du MOC, dit-il, prouve à suffisance que le processus avance surement, une dynamique qui nous conduira vers l’épilogue de la crise. Il a ensuite rappelé les missions du MOC qui sont, entre autres, la planification, la coordination et la sécurisation de toutes les actions et mouvements des combattants durant le processus du cantonnement.
Son objectif est de mieux prendre en compte la problématique sécuritaire dudit processus qui aboutira au DDR et à l’intégration des ex-combattants.
Le coordinateur du MOC représenté par le colonel Souleymane Dembélé commandant le MOC à Gao a fait observer une minute de silence à la mémoire de tous les soldats étrangers et maliens tombés sur le champ de bataille. S’adressant aux combattants, le colonel Souleymane a préféré donner des conseils: «chers frères d’arme, le chemin à parcourir est très tortueux et plein d’embûches. C’est seulement en se serrant les coudes, en regardant dans la même direction et en se fixant un même objectif que nous saurons relever le défi sécuritaire qui nous assaille».
Il a insisté sur le maintien de la confiance au sein de cette force mixte et surtout du respect des règles et de l’étique sur lesquelles se fonde l’institution militaire. Par ailleurs, il a invité les officiers, les sous officiers et les militaires de rang au respect des us, coutumes et des mœurs des lieux d’accueil. Il les a aussi exhortés à protéger les populations sans distinction de race, de couleur, d’ethnie ou de religion.
Le chef de bureau de la MINUSMA de Tombouctou, Ricardo Maia, a témoigné, pour sa part, que «toutes les parties ont fait de leur mieux pour que le MOC à Tombouctou soit dans les conditions les meilleures pour accomplir ses missions». Il a reconnu que l’installation du MOC dans la région n’a pas été une tache facile, cependant elle constitue un pas important dans la bonne direction, c’est-à-dire le retour de la paix. Le général de division Jean Paul Deconinck, commandant de la force MINUSMA au Mali, président de la commission technique de sécurité (CTS), a souligné, quant à lui, que les différents postes qu’il occupe lui permettent de mesurer à leur juste valeur les avancées encourageantes dans tous les domaines qui amènent notre pays vers la paix et la sécurité.
Le chef de l’exécutif régional a, tout d’abord, cité certains progrès et avancées obtenus dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger avant de lancer un appel aux groupes signataires pour «une collaboration étroite et sans faille avec les FAMAs en vue de la mise en place des forces unifiées prévues par l’accord».
Le même appel a été lancé à l’endroit des populations qui aussi doivent «collaborer avec leurs forces armées investies de la mission de sécurisation des personnes et de leurs biens». Aux éléments du MOC de Tombouctou, Koïna Ag Ahmadou a exhorté à «plus de discipline, de cohésion, de confiance mutuelle et à plus de responsabilité, gage de la réussite de la mission à leur confiée par toute la nation au sein d’une seule armée reconstituée et forte». Signalons que le bataillon mixte du MOC de Tombouctou est dirigé par le colonel Fatogoma Traoré, un officier connu pour sa rigueur.
Moulaye SAYAH
AMAP-Tombouctou
Source: Essor