Selon l’agence Menastream partenaire du site www.kibaru.ml, un membre éminent tunisien d’Al-Qaida, ancien combattant afghan et fondateur de l’organisation Ansar al-Sharia en Tunisie (AST) est maintenant confirmé comme ayant été tué lors d’une opération des forces françaises dans la région d’El Aklé, à près de 300 km au nord-ouest de Tombouctou, au Mali, à la frontière avec la Mauritanie. En effet, Seifallah Ben Hassine, plus connu sous le nom d’Abou Iyadh al-Tunisi, a été identifié comme l’un des proches de Jamal Okacha alias Abou Al-Hammam, tués lors du raid de la force Barkhane intervenu le jeudi 21 février, dans la région de Tombouctou.
Abu Iyadh a occupé les devants de la scène à la suite de la révolution tunisienne de 2011. Il a fondé l’AST et mobilisé des dizaines de milliers d’islamistes. À la mi-août 2012, Abu Iyadh a accueilli par Turki al-Bin’ali, son idéologue de l’État islamique bahreïnien, dans sa ville natale de Menzel Bourguiba, au nord de la Tunisie. Un mois plus tard, il commandait l’assaut de l’ambassade américaine à Tunis. L’année suivante, deux assassinats politiques des opposants Chokri Belaid et Mohamed Brahmi ont eu lieu. Abu Iyad est l’un des principaux suspects à avoir planifié les assassinats.
Abu Iyadh a échappé à deux reprises à une tentative d’arrestation et le gouvernement tunisien a déclaré l’AST une organisation terroriste en 2013. Depuis lors, les allées et venues d’Abou Iyadh ont été enveloppées de mystère après qu’il ait fui la Tunisie pour la Libye. En fait, il a été annoncé mort en 2015, bien qu’il ne l’ait pas été.
Mohamed al-Zahawi, fondateur de l’organisation frère d’AST en Libye, Ansar al-Sharia en Libye (ASL), a été grièvement blessé lors de la bataille de l’aéroport de Benina, fin 2014. Al-Zahawi a été transporté à Misrata via Ajdabiya. en Turquie, mais a succombé à ses blessures. Le corps d’Al-Zahawi a été rapatrié à Misrata pour y être enterré. Abu Iyadh présent lors des funérailles a pleuré pour l’occasion.
Le 14 juin 2015, les États-Unis ont mené une frappe aérienne contre une ferme au sud d’Ajdabiya. Abou Iyadh et le tristement célèbre, Mokhtar Belmokhtar, auraient été tués dans le raid aérien. Finalement, les personnes tuées étaient des membres locaux de Ansar al-Sharia. La ferme appartenait à un autre ancien combattant d’Al-Qaida, à savoir al-Saadi Bukhazem al-Nawfali (Abou Abdallah) qui, au début des années 2000, s’est battu en Irak en tant que membre de la Jama’at al-Tawhid wal-Jihad, sous la direction d’Abou Moussab al -Zarqawi. Al-Nawfali a été emprisonné à son retour en Libye, même si, à la suite de la Révolution libyenne, il est devenu l’émir du Conseil Ajdabiya Shura, devenu en 2016 le «Centre d’opérations pour la libération de la ville Ajdabiya et le soutien aux rebelles de Benghazi». Le groupe a lancé une offensive au début de l’été 2016 le long de l’axe Ajdabiya-Benghazi, prenant brièvement le contrôle de quelques villages et affirmant avoir abattu un hélicoptère (d’autres rapports font état d’une défaillance technique) de la soi-disant Armée nationale libyenne ( LNA) dans la région de Magrun, tuant trois membres des services de renseignement français (DGSE) et trois Libyens qui se trouvaient à bord de l’avion.
Depuis la frappe aérienne américaine à Ajdabiya, peu de choses ont filtré concernant le sort d’Abou Iyadh, qui se cacheraient parfois à Derna, en Libye. Cependant, mi-2016, le journal tunisien Akher Khabar Online a annoncé qu’Abou Iyadh avait réussi à quitter la Libye pour nord du Mali, où il résidait sous la protection d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). En fin de compte, le rapport s’est avéré exact puisque la mort d’Abu Iyadh a été confirmée aux côtés de l’émir adjoint de Jama’at Nusrat Al-Islam wal-Muslimin (JNIM), Yahya Abu al-Hammam, dans le cadre d’une opération air-sol combinée des forces françaises de l’opération Barkhane. .
Abu Iyadh n’est pas le seul militant djihadiste tunisien à s’être réfugié au Sahel. En novembre 2016, les forces de sécurité nigériennes ont arrêté son associé, Wannes Ben Hassine Fékih, puis l’ont extradé vers la Tunisie. Fékih, accusé d’avoir planifié l’attaque du Bardo à Tunis, a été condamné à dix ans de prison. Moez Fezzani, ancien haut dirigeant de l’Ansar al-Sharia, a rencontré un sort similaire au Soudan. Son arrestation a été rendue possible grâce à des échanges de renseignements entre les autorités italiennes, soudanaises et libyennes. Il a également été extradé vers la Tunisie pour y être poursuivi, où il s’est rendu deux mois plus tard. A son retour, il a été condamné à trente ans de prison.
Avec Menastream
Kibaru