Du 29 au 31 Janvier dernier, Tombouctou a vibré au rythme du festival du « Vivre Ensemble ». Ce rendez-vous artistique et culturel organisé par la Direction du Festival du Vivre Ensemble, en partenariat avec le Bureau de la Communication de la MINUSMA a mobilisé plusieurs centaines de participants, de la région de Tombouctou et d’autres horizons. Les festivaliers ont eu droit à une large gamme d’activités : débats citoyens, ateliers thématiques, formations, visites guidées, sans oublier les prestations musicales d’artistes connus au plan local et national, voire international. Toutefois, le contexte général marqué par la COVID-19 a dicté certaines mesures : « Nous avons renoncé à la foire-exposition qui draine habituellement du monde pour éviter la propagation de la maladie. Outre cela, nous avons exigé le lavage des mains au savon et le port du masque à tous les participants que nous avons repartis en groupes de 50 personnes », explique Salaha MAIGA, le Directeur du festival.
La musique et la culture comme vecteurs de cohésion et de paix
Tombouctou, aussi appelée « cité des 333 saints », est connue pour ses arts, notamment la musique qui est un facteur de rassemblement. C’est donc à travers elle que les artistes ont véhiculé des messages de paix et de réconciliation auprès des festivaliers. À l’instar de Kader, virtuose de la guitare et star montante de la musique malienne, les appels à la cohésion et à la promotion du séculaire vivre ensemble ont été lance par les Songhoy Blues, Lodia ou Kouwa Traore. Ces appels sont d’autant plus retentissants qu’ils ont été lancés au pied du monument historique de la « Flamme de la paix ». Ce monument érigé avec les matériaux tirés de la destruction de milliers d’armes de guerre et inauguré en avril 1996, symbolise la volonté des communautés de Tombouctou de ne plus jamais recourir aux armes pour régler leurs différends. Au-delà de la joie, des chants et des danses, c’est aussi la diversité ethnique et linguistique de Tombouctou qui a été célébrée lors des trois nuits de spectacle.
Riccardo MAIA, le chef du bureau de la MINUSMA à Tombouctou n’a pas caché son enthousiasme de voir les Tombouctiens célébrer ensemble. Invité sur la scène, il a eu un échange avec l’artiste-musicien Kader sur la paix et la concorde sociale. « Il n’y a que le festival qui nous donne cette opportunité de rassembler autant de monde. Toute la ville de Tombouctou se retrouve à la Flamme de la Paix. C’est une communion indescriptible » a-t-il dit, félicitant au passage les organisateurs de l’évènement qui en est à sa cinquième édition.
Un partenariat fécond entre le Festival du Vivre Ensemble et la MINUSMA
À l’origine, le Festival du Vivre Ensemble est une initiative de la Mission onusienne, à travers son bureau de la Communication et de l’Information publique pour se rapprocher des communautés en resserrant les liens entre elles. C’est pourquoi le bureau de la MINUSMA à Tombouctou continue de soutenir son organisation.
Selon Abel KAVANAGH, le chef d’équipe du bureau de Communication sur place, « la culture est un pilier de l’identité tombouctienne, mais également malienne de manière générale. La culture permet l’union et amène à la paix. Appuyer des initiatives culturelles comme ce festival est important pour nous. C’est pourquoi nous avons soutenu Instruments 4 Africa dans le cadre d’un projet à impact rapide ».
Ce projet, c’est l’acquisition d’une scène en plus d’un système de son et lumière, à la faveur d’un partenariat avec Instruments 4 Africa, un organisme de renom dans l’ingénierie culturelle. Ces équipements contribueront au développement d’activités à la fois culturelles et économiques, à travers la création d’emplois au profit des jeunes de Tombouctou.
Développer et promouvoir le potentiel artistique et culturel à travers la formation des jeunes
Alors que la contribution des évènements artistiques et culturels à l’instauration de la paix n’est plus à démontrer, des hommes et des femmes capables de relever le défi de l’organisation de tels évènements ne sont pas nombreux dans la région.
Pour répondre à ce besoin, des ateliers ont été initiés au profit des jeunes de Tombouctou et des cercles de la région. Ils portent sur le montage de scènes de spectacles, l’ingénierie son et lumière mais aussi sur le tournage de films documentaires.
En même temps qu’une expertise locale sera disponible grâce à ces formations, la pérennité du festival sera assurée à travers le projet à impact rapide financé par la MINUSMA. Paul CHANDLER, le directeur d’Instruments 4 Africa estime que ce matériel et les formations constituent « d’excellentes actions pour promouvoir la culture au service de la paix ».
Fédérer les communautés autour de la paix et de la sécurité tout en restant proche d’elles
Le festival a mis l’accent sur les actions fédératrices autour des valeurs comme la paix, le respect de la diversité, la promotion et la protection du patrimoine. Deux ateliers ont porté sur la culture de la paix et la prévention de l’extrémisme violent.
Cet évènement est, depuis sa première édition, l’expression de la résilience des populations, déterminées à conjuguer leurs efforts pour que la paix et la réconciliation ne soient plus de vaines paroles mais une réalité quotidienne.
En visite à Tombouctou, Kadiatou KONARE, Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme s’est rendue sur le site du festival où elle a pu échanger avec les organisateurs. « Nous sommes très solidaires de ce festival dont nous avons rencontré les organisateurs. Nous serons là si financièrement ou techniquement, nous devons apporter un appui. Surtout qu’il se tient sur une place emblématique » a-t-elle répondu aux médias.
Bureau de la Communication Stratégique et de l’information publique de la MINUSMA