Les tissus traditionnels ont plutôt le vent en poupe ces derniers temps. Une tendance portée par les plus hautes autorités, qui arborent de plus en plus ces tenues à base de cotonnades. Plus qu’un clin d’œil encourageant à nos artisans, les acteurs veulent y voir le début d’un vrai changement, amorcé par différents acteurs et qui doit incarner une identité et une fierté retrouvée.
« Le Malien aime sa culture et son identité. Il y a des mouvements qui constituent des points de départ, mais c’est une conscience populaire qui se manifeste », affirme Cheick Oumar Sangaré, Président de l’Alliance des journalistes pour le développement de la culture (AJDEC), promoteur de la Journée des textiles du Mali.
Initié en 2018, l’événement a déjà permis de rallier plusieurs associations. Un engouement qui traduit sans doute pour lui un engagement et un attachement à ces tenues qui représentent notre identité.
Mouvement éphémère ?
Avec certaines personnalités qui jouent le jeu, « le mouvement a tendance à prendre une certaine ampleur ». Mais ces tissus, « magnifiés d’abord par le Premier président de la République du Mali, constituent un motif de fierté pour de nombreux Maliens », estime M. Sangaré. La deuxième édition de la Journée l’a convaincu de cette réalité. « Les politiques suivent le peuple. Porter nos habits traditionnels aujourd’hui cadre avec le combat du moment ». S’affirmer et s’affranchir semblent être un leitmotiv maintenant et une des façons « de le faire est de porter ces habits ».
Mais les acteurs du mouvement ne craignent ils pas un affaiblissement lorsque les autorités actuelles ne seront plus en place ? « Ces habits appartiennent à tous et nous plaisent. Les autorités ont l’intelligence de les magnifier ». Même si elles peuvent jouer un rôle important dans l’impulsion, chacun peut y apporter sa touche, relève un acteur, les différents salons et foires y contribuant.
« Mais le changement est progressif », note tout de même le promoteur de la Journée des textiles. Le changement de comportement nécessaire est en cours, assure-t-il.
Auparavant, le coût élevé de ces tissus était l’argument, mais actuellement l’engouement est tel cela ne freine plus personne. « Mais il faut redoubler d’efforts et même obliger les structures de l’État qui évoluent dans le domaine à accompagner les acteurs ».
C’est dans cette optique pour sa troisième édition la Journée veut se déplacer et rejoindre à Ségou l’un des acteurs importants, le CERFITEX.
Fatoumata Maguiraga
Source : Journal Du Mali