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«Timbuktu», le triomphe d’un film africain aux César

« Timbuktu » du Mauritanien Abderrahmane Sissako a raflé sept César vendredi soir, à Paris. Du jamais vu pour un film africain. Produit par une Française, Sylvie Pialat, le film qui raconte la résistance des habitants du nord du Mali face aux jihadistes en 2012, est sacré dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur montage, meilleure musique, meilleur photo et meilleur son.

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« Timbuktu », c’est le cri de détresse d’un cinéaste, Abderrahmane Sissako, né en Mauritanie, étudiant à Bamako, apprenti cinéaste à Moscou et qui un jour découvre, effaré, que l’on peut lapider un couple à Aguelhoc dans le nord du Mali au XXIe siècle sous prétexte que cet homme et cette femme ne sont pas mariés.

« Timbuktu », c’est la force de la poésie face à l’arbitraire : des gamins qui jouent au foot sans ballon parce que les islamistes ont interdit le football. Un père qui gratte une guitare sous sa tente. Une existence qui bascule à cause d’une vache nommée GPS.

« Timbuktu », c’est la revanche d’un film qui a bouleversé le festival de Cannes l’année dernière, mais que le jury a ignoré.

« Timbuktu », c’est près d’un million de spectateurs en France, du jamais vu pour un film africain.

« Timbuktu », c’est l’œuvre d’un cinéaste qui affectionne la lenteur, mais qui vole vers les Oscars. Ce plaidoyer contre l’intégrisme religieux sera le premier film mauritanien à concourir dimanche à Los Angeles dans la catégorie meilleur film étranger.

« Timbuktu », c’est un film qui retournera bientôt en terre africaine : le film est sélectionné au Fespaco, le Festival du cinéma de Ouagadougou.

Hier soir, le réalisateur Abderrahmane Sissako a surmonté sa réserve naturelle pour rendre hommage à la France, un mois et demi après les attentats à Paris.

La France est un pays magnifique parce qu’elle est capable de se dresser contre l’horreur, contre la violence, l’obscurantisme. Il n’y a pas de choc des civilisation, ça n’existe pas. Il y a une rencontre des civilisations.

Le réalisateur de 53 ans est donc devenu hier le premier Africain à recevoir en France le César du meilleur réalisateur. Il a aussi rendu hommage au continent africain : « Au-delà de la Mauritanie, c’est l’Afrique qui nous regarde aussi, ce continent extraordinaire dont on parle rarement dans sa beauté et sa force, un continent beau et fort qui nous regarde aujourd’hui. »

 

Source: RFI

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