Considéré comme l’un des derniers nés des réseaux sociaux, il est en train de voler la vedette à tous les autres. C’est la plateforme qui attire tout le monde : adolescents, jeunes et vieux ; intellectuels et illettrés ; riches et pauvres ; stars et parfaits inconnus… Et pourtant TikTok, c’est bien de ce réseau dont il s’agit, est considéré aujourd’hui par des spécialistes comme une véritable drogue ayant des conséquences inimaginables sur notre vie, notre santé !
«TikTok est la forme la plus pure de cocaïne numérique de l’histoire d’Internet et il a un effet complètement catastrophique sur le cerveau humain» ! Tel est le verdict d’un spécialiste lors d’un débat sur l’impact des réseaux sociaux sur notre société.
Une révélation préoccupante pour qui sait que TikTok est le réseau social qui connaît la croissance la plus rapide au monde. En effet, en 3 ans seulement, l’application chinoise avait rassemblé plus d’un milliard d’utilisateurs actifs. Et au premier trimestre 2020, TikTok a généré le plus grand nombre de téléchargements pour une application en un seul trimestre.
Des millions de personnes, principalement des enfants et des adolescents, sont désormais accros à la plateforme et sont à la recherche permanente de la nouvelle danse ou du nouveau look qui leur permettra d’être récompensés par des likes, des commentaires et des partages.
Ce qui en fait une grande opportunité de marketing de l’histoire, un outil parfait pour vendre massivement, suivre et contrôler les individus qui ne se soucient guère de leur vie privée car plutôt préoccupés à trouver les voies de la célébrité.
«Le problème est que TikTok, plus que toute autre plateforme, encourage les gens à devenir ce qu’ils ne sont pas. C’est une fête déguisée, un théâtre kabuki sans fin où chacun essaie de se faire passer pour ce qu’il n’est pas afin de mieux atteindre ses objectifs», déplore un sociologue.
Malgré tout, le réseau attire. Cette attraction est «parfaitement justifiée parce que TikTok est un réseau social parfait pour les utilisateurs. Les vidéos sont courtes, distrayantes et concises» a récemment rappelé un sociologue spécialiste des NTIC. Mais, cela ne suffit pas à lui trouver des circonstances atténuantes dans la réaction de ses détracteurs. «TikTok est le réseau social qui a un effet extrêmement destructeur sur une jeunesse en mal de repères», a aussi souligné Dr Djamila Ferdjani, influenceuse nigérienne sur les médias sociaux. Et Elle va jusqu’à réclamer sa suspension voire son interdiction.
Une dangereuse intrusion dans la vie privée des adeptes
Dans un récent article de Forbes, le Dr Julie Albright (sociologue spécialisée dans la culture et la communication numérique) a mentionné que les utilisateurs de ce réseau social se retrouvent «dans un état agréable, emportés par la dopamine».
En tout cas, les détracteurs dudit réseau social ne manquent pas d’arguments. «C’est un réseau social effroyablement parfait qui est en train de changer la société à jamais. Et c’est bien plus catastrophique que ce que vous pouvez imaginer», a récemment alerté l’un d’eux sur twitter. Selon leur description, l’interface est parfaitement conçue pour «détourner et raccourcir» les temps d’attention, bousiller les récepteurs des usagers de dopamine et «collecter un maximum de données… à revendre à prix d’or».
Selon une étude réalisée par la société de marketing mobile, URL Genius, TikTok partage vos données avec des tiers plus que toute autre plateforme. Et cela sans que l’on sache exactement où elles vont. N’empêche que c’est aussi le parfait réseau pour «la grande majorité des gens qui ne se soucient pas vraiment du type de contenu qu’ils regardent et veulent juste une application plus facile à utiliser, plus rapide et plus addictive que YouTube, Instagram ou Twitter permettant de pouvoir passer le temps plus vite».
«Tant que l’on est conscient de la nocivité de l’algorithme et que l’on agit en conséquence, rien ne nous empêche de profiter des contenus (parfois excellents) disponibles sur la plateforme», conclut un spécialiste. Un expert qui est au moins plus conciliant que les autres !
Moussa Bolly
Source : Le Matin