Tiken Jah Fakoly, le célèbre panafricaniste reggaeman, s’est exprimé sur la situation au Mali et les solutions de sortie de crise par la jeunesse.
Dans une interview publiée ce 7 décembre par Habari RDC, le chanteur estime qu’il revient aux Maliens eux-mêmes de régler leurs problèmes. Par Maliens, Tiken Jah Fokoly fait référence au peuple.
« Il ne faut pas compter sur les dirigeants. La plupart de nos dirigeants en Afrique ne décident rien. C’est Paris, Washington, Moscou ou Pékin qui décident », a-t-il déclaré.
Il déplore cependant l’état d’esprit actuel des Maliens qui continuent avec les festivités alors que le pays est en guerre.
« Quand un pays est en guerre, on arrête tout et on fait la guerre ! C’est comme ça que, quand la France était en guerre, tout le pays s’était arrêté pour se consacrer à la guerre. Les usines ne fabriquaient plus rien qui ne soit pour la guerre.
Mais aujourd’hui, quand on est à Bamako, on ne sent pas que le pays est en difficulté. Je pense qu’il faut que le Mali mette un accent sur la mobilisation des jeunes, qu’il y ait des financements pour former des jeunes qui voudraient intégrer une armée qui va défendre le pays ».
Tiken Jah Fakoly pense, en effet, que « les forces étrangères ne sortiront pas le Mali de cette situation ». D’où, selon lui, la nécessité que les « soldats maliens soient bien traités, bien équipés et bien entraînés ».
D’après lui, quand « la majorité des jeunes sera en treillis, armés et prêts à défendre le pays, c’est là que les gens vont se rendre compte que les choses vont changer ».
Le reggaeman, éveilleur des consciences, a néanmoins bon espoir. « Le Mali est doté d’une société civile très forte, c’est une énorme chance, croit-il. Ce qui veut dire qu’il a une jeunesse éveillée. Maintenant, c’est dur à dire, insiste-t-il, mais il est temps que les jeunes aillent faire la guerre ».
« Si le Mali d’aujourd’hui n’est pas développé par sa jeunesse, il va au moins être libéré par elle, ajoute-t-il. Ainsi, la prochaine génération va pouvoir développer un Mali libéré et qui jouit de l’intégralité de son territoire », conclut-il.
Malivox