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Thibault est revenu « gueule cassée » du Mali

Sous-officier du 6e régiment du génie d’Angers, Thibault Guérin a été grièvement blessé par l’explosion d’une roquette, il y a un an, près de Gao.

« Au début, il communiquait en utilisant son pied. Désormais, il se bat pour produire des mots. C’est difficile, mais ça vient », raconte sa compagne, Séverine. Thibault Guérin s’accroche à son regard. De son fauteuil roulant, il lui prend parfois la main, l’entraîne doucement vers lui et l’embrasse.

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À 29 ans, le militaire a perdu l’usage de la parole, de sa jambe et de son bras droit. Une roquette a explosé alors qu’il tentait de la neutraliser avec des sapeurs du 6e régiment du génie d’Angers (Maine-et-Loire). C’était il y a un an, lors de l’opération Serval menée contre les groupes de combattants islamiques, au nord Mali. Depuis, il est soigné à l’hôpital militaire de Percy, près de Paris.

Roquettes de 3 m de haut

Il y a quelques jours, le grand blessé est revenu à la caserne Verneau d’Angers. Entouré de ses proches et de ses camarades, il y a reçu le galon de sergent-chef. « Ce genre de cérémonie donne tout son sens à l’esprit de corps, commente le colonel Christophe Combi, chef de corps. Thibault est là pour nous rappeler que nous faisons un métier peu ordinaire. »

Le militaire s’est engagé il y a huit ans. Il a participé aux opérations en Côte d’Ivoire et au Tchad, dès 2008. Un an plus tard, il est parti au Liban et en Guyane.

Au Mali, lui et les hommes de sa compagnie circulaient dans des véhicules blindés où la température atteignait les 60°. « Un vrai four. Le liquide de refroidissement était en ébullition ! », se rappelle le colonel Christophe Combi.

Les insurgés piégeaient les pistes avec des engins explosifs improvisés, faisant des ravages chez les civils comme chez les militaires. « Nous étions arrivés depuis un mois lorsque des roquettes d’une portée de 15 km et d’une hauteur de 3 m se sont abattues sur notre base », raconte le capitaine Thibault Ascione.

« Thibault est un miraculé »

Peu après, lors d’une opération de contrôle, ses hommes découvrent trois roquettes russes dissimulées dans un sous-bois. Le sergent Guérin fait alors son travail d’artificier. Mais l’explosif, rendu instable par la chaleur, saute et détruit tout autour de lui.

« C’est un miraculé », soupire Séverine. Opéré sur place, trépanné, il rejoint la France entre la vie et la mort. Après trois mois dans le coma, il reste cinq semaines en réanimation. « Heureusement, assure son père Désiré, l’armée ne l’a pas lâché. »Thibault a aussi reçu le soutien de l’association des Gueules cassées et de la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre. « Cela va nous permettre d’aménager notre appartement pour son retour », souligne sa compagne.

Son père apprécie : « Tous les mardis, trois ou quatre sapeurs vont à Paris pour passer quelques heures avec lui. Comme une deuxième famille. » Sa sortie de l’hôpital est envisagée début 2015. Il pourrait ensuite intégrer le centre de rééducation des Capucins, à Angers. Un retour aux sources.

Benoît ROBERT.

source :jactiv.ouest-france.fr

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