Si la brouille diplomatique entre Paris et le Bamako n’a jusqu’ici pas eu d’impact sur le déroulement des opérations de terrain, elle interroge l’avenir de la présence militaire française dans le pays africain.
Pendant que les capitales se déchirent, les opérations se poursuivent comme si de rien n’était. Selon l’état-major des armées français, la détérioration très forte des relations entre Paris et Bamako ne trouve aucune traduction sur le terrain, dans le nord-est du Mali. «Aussi surprenant que ça puisse paraître, les opérations se déroulent de manière nominale avec les Forces armées maliennes. Dans la zone des trois frontières [point de convergence du Burkina Faso, du Mali et du Niger, ndlr], elles se passent sans entrave», indiquait vendredi le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major. Une séquence d’entraînement conjoint a même eu lieu à Gossi, au sud-ouest de Gao, en fin de semaine dernière, au moment où les petites phrases fusaient dans les deux capitales.
Il en est ainsi depuis le début de la grave brouille entre l’exécutif français et la junte au pouvoir au Mali : les dirigeants se disputent, pendant que les militaires s’épaulent. Mais cette fois un cap semble être franchi. En déclarant persona non grata l’ambassadeur français, Bamako place Paris dans une situation inédite et baroque : engagée militairement dans le pays, où elle déploie environ 2 500 hommes (auxquels s’ajoute le même nombre réparti entre le Burkina Faso, le Niger et le Tchad), la France se retrou…
Source: Liberation