À peine un mois, selon la date butoir de cette transition, aucun calendrier n’est dévoilé, ni la volonté pour un retour au pouvoir des civils. Tout porte à croire que la période de transition sera renouvelée, de gré ou de force. Pourtant, ce Dialogue national inclusif et souverain, qui semble être la seule issue, censée faciliter et mettre fin à cette période de transition, est entachée d’irrégularités.
Après plus 31 jours d’assises, certaines organisations civiles, partis politiques d’oppositions refusent de regagner la salle. L’Église catholique et d’autres groupes ont claqué la porte, et certains partis politiques reviennent encore dans la salle.
En réalité il n’y a rien de sérieux. Le vrai Dialogue national inclusif et souverain a déjà eu lieu à Doha au Qatar, ce qui se passe actuellement n’est rien que formalité. Mahamat Idriss Deby semble en manque de volonté et sérénité, pour un Tchad réconcilié, sinon 18 moins suffisent pour adopter une constitution acceptée par la majorité des Tchadiens, et organiser les élections libres et transparentes.
En appliquant une politique d’achat de conscience, cette dernière marche sur des feuilles mortes. Combien de milliards, a-t-il dépensé pour fermer la bouche et les yeux des politico-militaires ? En rendant le pouvoir aux civils dans la transparence, Mahamat Idriss Deby sera considéré comme un héros national, à l’exemple d’Amadou Toumani Touré du Mali. C’est ainsi qu’il obtiendra le pardon du peuple tchadien pour son père.
Même si les adeptes du parti de son défunt père refusent de lui dire la vérité, Kaka doit comprendre que les 32 ans de règne de Deby père sont lamentables, au regard des conditions de vie des populations tchadiennes. Certains ont préféré la dictature d’Hisséne Habré, « ventre plein », que la démocratie « ventre creux ».
Mahamat Idriss Deby doit éviter de se faire piéger par ceux qui ont orchestré l’élévation de son père au titre de maréchal du Tchad. Cette mort brusque d’Idriss Deby Itno au pouvoir, quelles que soient les raisons avancées, n’est pas un acte de bravoure, mais un signe de lâcheté. Sinon, il pouvait remettre dignement le pouvoir à son prédécesseur, par la voie du peuple.
Malheureusement, sa mort est un manque à gagner pour un peuple assoiffé d’un président élu selon le respect des urnes. Il n’est pas tard, c’est ce que Mahamat Idriss Déby Itno doit faire. Tromper tout un peuple, c’est creuser son propre tombeau. L’histoire est têtue, la famille « itnocratique » est avertie.