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Syrie: les combattants témoignent avoir trop «sacrifié» pour abandonner le combat

combat en syrie

La région Sud de la Syrie est le berceau de la révolution syrienne. On compterait environ 27 000 combattants rebelles dans cette zone. Rencontre avec Ahmed Hariri, chef d’une brigade rebelle. Il se bat depuis près de trois ans, et le dit haut et fort : Genève 2 ne donnera rien. Les combats vont continuer. Le régime doit partir, clame-t-il.

Avec notre envoyée spéciale à Irbid, dans le nord de la Jordanie, Angélique Férat

Ce jour-là, un de ses lieutenants qui est resté à Deraa l’appelle. Les hommes n’ont plus rien à manger. Il a besoin d’argent. Ahmed Hariri explique qu’il n’a pas un sou. Mais promet de trouver une solution.

Pas de passé militant

« Hier, on m’a coupé l’électricité, raconte-t-il, parce que je n’ai pas pu payer la facture. Je paye mes hommes 50 euros par mois. Alors ceux qui laissent tomber ou qui vont vers les groupes islamistes qui payent mieux, je ne leur en veux pas. »

« Je ne regrette rien, poursuit-il. J’ai perdu de la famille, des gens que j’aimais, j’ai perdu ma maison, comme tout le monde autour de moi. Mais nous n’arrêterons pas. Le plus important, c’est de se débarrasser de Bachar el-Assad. Nous avons sacrifié beaucoup, et dans le sang. »

Il n’a jamais milité dans un parti, des idées politiques, il n’en avait pas, dit-il. Il y eu a juste une accumulation de choses : les humiliations, les convocations aux services de sécurité, la peur de ne pas pourvoir sortir du pays, voter en signant avec son sang, sous l’œil des agents des services de sécurité.

« Ils doivent partir »

Puis il y a eu les manifestations, en 2011. Ahmed Hariri s’est dit « je veux respirer, je veux plus de libertés ». La répression féroce, le siège de Deraa par l’armée l’ont convaincu que la seule solution, c’était de changer le régime et non pas de le réformer.

Après tout ça, une solution concoctée à Genève avec le régime, il n’en veut pas : « Nous accepterons toute solution politique, mais seulement et seulement si Bachar et son régime partent. Ils doivent partir. Point. On va continuer à se battre, et si là-bas, ils prennent de mauvaises décisions, on va manifester contre eux. »

L’air fatigué, il caresse la tête de l’une de ses petites filles. « Je fais tout cela pour mes enfants, ils méritent un avenir meilleur avec un dirigeant meilleur. Bachar n’a fait qu’amener des milices qui nous assassinent. »

rfi

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