La Turquie a mené ses premiers raids aériens contre des positions djihadistes en Syrie, ce vendredi, quatre jours après un attentat suicide meurtrier attribué au mouvement radical.
Les premiers raids aériens turcs sur le nord de la Syrie voisine ont fait neuf morts dans les rangs de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). “Les avions turcs ont mené trois frappes sur des positions de l’EI au nord-est de la province d’Alep, faisant neuf morts parmi les combattants de l’EI, et 12 blessés”, a déclaré le directeur de l’Observatoire syrien pour les droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, précisant que les blessés avaient été conduits vers un hôpital géré par le groupe extérmiste.
La Turquie s’est résolument engagée dans la lutte contre le groupe EI en menant ce vendredi son premier raid aérien contre des positions djihadistes en Syrie, quatre jours après un attentat suicide meurtrier attribué au mouvement radical. Trois chasseurs F16 de l’armée de l’air turque ont bombardé en territoire syrien trois objectifs tenus par les djihadistes. L’opération s’est déroulée dans la zone frontalière qui fait face à la ville turque de Kilis (sud).
Jeudi, des combattants djihadistes avaient ouvert le feu depuis la Syrie sur un poste frontalier de l’armée turque de cette région, tuant un sous-officier et blessant deux soldats, selon l’état-major turc. Des chars turcs ont immédiatement riposté en ouvrant le feu sur une position djihadiste, tuant un de ses combattants et endommageant trois véhicules.
Quatre jours après l’attentat de Suruç
Cette confrontation directe intervient dans la foulée de l’attentat suicide commis lundi à Suruç (sud), qui a fait 32 morts et une centaine de blessés parmi un groupe de jeunes militants de gauche partisans de la cause kurde qui souhaitaient participer à la reconstruction de la ville syrienne de Kobané. Les autorités ont identifié un jeune Turc de 20 ans, Seyh Abdurrahman Alagöz, comme le “kamikaze”. Selon la presse, il avait effectué un séjour en Syrie dans les rangs de l’EI.
Depuis l’attentat de Suruç, le gouvernement islamo-conservateur d’Ankara, longtemps accusé de complaisance envers l’EI, a clairement renforcé sa lutte contre les djihadistes. Selon un responsable militaire américain, Ankara a ainsi enfin autorisé les Etats-Unis à utiliser plusieurs de ses bases aériennes, dont celle d’Incirlik (sud), pour mener des raids aériens contre des cibles du groupe Etat islamique en Syrie ou en Irak. Le feu vert des Turcs était sollicité de longue date par Washington.
Source: L’Express