Au moins quatorze personnes, des militaires en majorité, ont été tuées et trois autres blessées dans un attentat contre un bus en plein cœur de Damas. Peu après l’attaque, des tirs d’artillerie du régime ont touché une ville de la province d’Idlib
Deux bombes ont explosé au passage d’un bus transportant des militaires sous un pont à Damas. Les déflagrations ont résonné dans une grande partie de la capitale syrienne, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. Un troisième engin explosif a été découvert et désamorcé par les artificiers de l’armée, selon l’agence officielle syrienne Sana.
Les autorités syriennes n’ont pas précisé s’il s’agit d’une attaque-suicide ou d’une bombe actionnée à distance. Les images publiées par les médias locaux montrent un bus entièrement calciné après l’intervention des secours et des pompiers.
Une brèche dans le dispositif sécuritaire
Depuis que les troupes gouvernementales syriennes ont repris le contrôle de Damas et de ses banlieues, il y a environ trois ans, un calme relatif règne et les attentats sont rares. Le dernier en date a eu lieu il y a un an, lorsque le mufti sunnite de la province de Damas, Adnane al-Afyouni, a été tué dans l’explosion d’une bombe placée dans son véhicule. Mais cet attentat avait eu lieu à Qoudsaya, une proche banlieue de Damas.
L’attentat de ce mercredi est donc un fait exceptionnel et constitue une brèche dans le dispositif sécuritaire déployé dans la capitale syrienne et sa périphérie. Il n’a pas encore été revendiqué mais les ennemis sont multiples. Différents groupes d’oppositions au Nord, l’organisation État islamique à l’Est.
Idlib également frappée
Quelques minutes après cette attaque des tirs d’artillerie du régime ont touché une ville de la province d’Idlib. Il y aurait des dizaines de blessés et 11 morts parmi lesquels au moins deux enfants qui se rendaient à l’école. La région est l’une des dernières poches de territoire syrien à échapper au contrôle de Damas; elle est peuplée de 3 millions d’habitants dont la moitié sont des déplacés.
Idlib est censée être protégée par un cessez-le-feu, mais depuis plusieurs mois le régime semble avoir décidé de reprendre la zone par le feu en multipliant les bombardements.
Source : RFI