L’Organisation patronale des industriels (OPI) a accueilli favorablement la suspension des exonérations sur les matériaux de construction produits au Mali. La décision a été annoncée, le 1er octobre 2015 lors du journal télévisé de 20 heures, par le ministre en charge de la communication, Dr Choguel Kokala Maïga, porte-parole du Gouvernement.
Le Gouvernement du Mali qui s’est engagé à soutenir la croissance économique, a commencé à répondre aux attentes des industriels maliens, par la prise de mesures conformes au livre blanc de l’industrie.
Le 30 septembre 2015, un atelier a validé les recommandations de six études prioritaires du livre blanc proposé par l’OPI aux candidats à la présidentielle de juillet 2013.
Le 1er Octobre 2015, le gouvernement annonce la suspension des exonérations sur les matériaux de construction produits au Mali.
Pour l’OPI, son cri de cœur est en train d’être entendu. D’où sa décision d’informer l’opinion nationale et internationale des bonnes intentions du gouvernement du Mali. Mieux, il s’agit pour l’OPI, au cours de cette conférence de presse tenue à son siège, le lundi dernier, « de remercier et d’encourager le gouvernement à poursuivre sur ce chemin ».
Pour le président de l’OPI, Cyril Achcar, il ne fait aucun doute que la suspension des exonérations sur les matériaux de construction produits au Mali, va non seulement booster les recettes de l’Etat, mais mieux, elle pourra offrir à l’industrie du bâtiment de nouvelles perspectives de développement. Car, disait-il, notre pays est en chantier et cette décision du gouvernement ne pourra mieux tombée à la veille du futur Sommet de la France-Afrique, et du lancement de la construction de 30.000 logements sociaux. Selon le principal conférencier, le pays dispose de potentiels industriels pour répondre à ce marché. Plus de 20 unités de fabriques de matériaux de construction sont déjà listées par l’OPI. « La maison malienne doit se faire avec le fer malien, le ciment malien, le carreau malien, la peinture malienne, les canalisations maliennes, les tuyauteries et les prises maliennes, les mobiliers maliens… », a suggéré le chef des industriels de notre pays.
Cyril Achcar note que tous les pays développés sont passés par là, en valorisant les industries nationales. « Le pays ne peut pas se développer si l’industrie est à la traine. Le développement doit se faire par les biens produits par le pays. C’est le lieu de remercier le gouvernement qui vient de porter un acte qui nous a touchés, qui nous a sensibilisés, en prenant la décision de suspendre les exonérations sur les matériaux de construction produits au Mali. C’est tout un symbole. Parce que l’OPI s’est longtemps battue pour sensibiliser le gouvernement… », a expliqué M. Achcar.
Dans une note remise aux médias, l’OPI exprime sa satisfaction et son soutien à la mesure « qui va dans le sens de la relance de l’industrialisation du pays, source de croissance et du développement ».
Aussi, l’OPI souhaite une application rapide et effective de cette mesure et précise que les unités de fabriques locales sont en mesure de satisfaire les besoins nationaux.
La commande publique au profit de l’industrie nationale ?
En outre, l’Organisation patronale des industriels indique que « conforter la production nationale engendre automatiquement des effets positifs : plus d’investissements pour l’augmentation des capacités de production ; plus attractivité du pays donc installation de nouveaux acteurs ; plus d’emplois au bénéfice de la jeunesse malienne ; fixation des populations locales dans les zones de production donc moins d’exode rural et d’immigration ; plus de recettes pour l’Etat via la fiscalité interne. ». C’est pourquoi l’OPI « encourage le Gouvernement à poursuivre sur ce chemin à travers deux axes : la commande publique doit bénéficier prioritairement à la production nationale ainsi que l’application de l’ensemble des mesures du Livre Blanc de l’Industrie ». Car les patrons de l’industrie malienne sont convaincus qu’un « pays qui n’a pas d’industries est un pays qui n’a pas d’avenir !! »
Et pour permettre de relever le défi, le président de l’OPI suggère que la commande publique revienne « majoritairement » aux industries nationales. Celle-ci (la commande publique) est estimée à environ 500 milliards de FCFA dans la loi de finances 2016. Pour Cyril Achcar, si les industries nationales bénéficient de la commande publique, elles créeront beaucoup d’emplois au Mali. Aujourd’hui, disait-il, les industries nationales tournent avec une seule équipe qui travaille 8 heures par jour. Alors qu’elles doivent tourner 24 heures sur 24, donc avec trois équipes. « Et cela n’est possible que si elles ont de la commande », a précisé le président de l’OPI.
Le gouvernement était représenté à cette conférence par le directeur général de l’Agence malienne de normalisation et de promotion de la qualité (Amanorm), Yaya Niafo, qui a demandé aux industriels de saisir cette opportunité, tout en respectant les aspects normatifs. Les produits fabriqués au Mali doivent se conformer aux normes internationales. Pour valoriser et faciliter la consommation des produits maliens, l’Amanorm a même lancé la marque nationale de conformité aux normes pour authentifier la qualité de nos produits. Cette marque dispose d’un logo que l’Amanorm met à la disposition des entreprises. Qui peuvent ainsi gagner en compétitivité et préserver l’environnement. Mieux, la marque permet aussi de rassurer les consommateurs sur les produits « made in Mali ».
Idrissa Maïga
source : L Aube