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Sur les braises de l’accord d’Alger

Signé en juin 2015 à Bamako sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, l’accord d’Alger constitue de nos jours un goulot d’étranglement à la situation malienne. En plus de l’ancienne opposition qui avait suggéré sa relecture, c’est aujourd’hui presque l’écrasante majorité des couches sociales qui découvre peu à peu, la partie submergée de l’iceberg.

 

Rappelons que la mise en œuvre de cet accord a fait l’objet de plusieurs rencontres entre les parties et la communauté internationale qui, vraisemblablement a plus d’intérêt que les parties signataires elles-mêmes.

Six ans durant, le régime Ibrahim Boubacar Keïta qui a signé cet accord, à forceps, a fait l’objet d’intimidations diplomatiques à répétition. La diplomatie française ne ratait pas d’occasion pour reprocher à Bamako le manque de volonté de mettre en œuvre cet accord qui, si il est mis en œuvre, dans sa forme actuelle, singerait la fin d’un Etat malien unitaire.

Les responsables militaires du régime, à l’instar de Moussa Diawara, sous l’influence d’IBK, selon un rapport des experts de l’ONU, s’étaient rendus à l’évidence qu’il fallait maintenir le statuquo jusqu’à ce que l’indispensable révision intervienne. Une étape qui pourrait adoucir les tensions nationalistes à Bamako, opposées à l’accord taxé de sécessionniste et redonner un nouvel élan au processus.

A Bamako, outre le Mouvement M5 qui en appelle à la révision de cet accord, surgit le front de refus. D’une part, l’opposition politique jusque-là inaudible aux oreilles du pouvoir défunt, n’a été que réconfortée.

Dans la même arène, subsistent encore des pions à la solde d’Alger et de Paris, toujours prêts à dégager des pistes pour la mise en œuvre efficiente de cet accord sans qu’il ne fasse l’objet d’une révision.

Des diplomates sous-régionaux pointent le doigt accusateur vers Soumeylou Boubèye Maïga, l’homme de l’Algérie, prêt à tout pour le pouvoir. Pourvu que les choses se passent sous la bénédiction de Paris.

En panne d’arguments, les putschistes du CNSP et le Président Bah N’daw n’ont eu d’excuse pour justifier leur incapacité à unir les Maliens et ramener la paix que de promettre à Macron de tout sacrifier pour la mise en œuvre de l’accord à polémiques. C’est pourquoi Macron, acculé par une certaine opinion française opposée au maintien des troupes françaises au Mali, tente de passer par le Président Bah N’adaw et consorts pour finaliser la sale besogne.

Il faut aussi rappeler que Soumeylou Boubèye Maïga n’est pas innocent dans cette affaire. Peu avant la rencontre entre Bah N’daw et Macron, il a été reçu par le ministre des affaires étrangères algériennes dont la position sur le dossier cache des ambitions inavouées.

Si jusqu’ici l’accord le plus décrié au Mali depuis l’indépendance a été bloqué, ce n’est pas parce que la France n’avait pas mis la pression nécessaire. La raison de ce retard en est que certains militaires et civils avaient compris que le Président IBK n’était pas dans ses beaux jours en signant ce document. Comme le rapport onusien l’a attesté fin 2020, l’histoire retiendra que c’est grâce à la clairvoyance du Général Moussa Diawara que cet accord n’a pas signé l’arrêt de mort de l’unicité du pays. Fort heureusement que l’accord n’a pas connu un effritement de ses acteurs.

Source: Le Rayon

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