Des hélicoptères des forces armées ont mené des frappes contre plusieurs positions des terroristes. Les zones connues pour abriter les repaires des terroristes ont été traitées dans les localités de Boni, Guiré et Koutiala
Jeudi dernier, un convoi des Forces armées maliennes (FAMa) est tombé dans une embuscade entre Nokara et Boni, en direction de Douentza. Selon un communiqué de l’Armée publié le même jour, le bilan provisoire faisait état de 11 morts et 10 blessés dont neuf graves. Le bilan a ensuite évolué. Et du matériel a été emporté par les assaillants.
Suite à cette attaque meurtrière, la réaction de nos hommes en uniforme n’a pas tardé. En effet, révèle l’Armée dans un communiqué, une riposte virulente a été organisée en menant des frappes aériennes successives samedi dernier contre des positions des terroristes aux environs de Boni dans la Région de Douentza.
Des repaires des terroristes dans la zone de Guiré dans la Région de Nara et dans la Région de Koutiala ont également été ciblés par l’aviation.
Les opérations aériennes visant à traiter les positions des terroristes ont pris fin en début de soirée samedi, ajoute le communiqué qui ne donne pas de bilan sur les actions contre l’ennemi. Cette riposte traduit un bon état d’esprit au sein des forces armées : porter coup pour coup à l’ennemi.
Une armée, généralement, ne laisse pas impunie une attaque quelconque contre ses hommes. Par ailleurs, l’Armée dément les informations faisant état de rassemblements des hommes dans plusieurs casernes militaires pour affronter la hiérarchie militaire.
«Ces informations sont fausses et relèvent de la pire calomnie», dénonce le commandement militaire, mettant ces allégations au compte «des esprits mal intentionnés qui cherchent à semer la zizanie dans les rangs des FAMa».
Ce démenti fait suite aux remous qui ont émaillé la visite d’une délégation de chefs militaires dans le camp de Boni, après l’attaque meurtrière du 19 août. Les soldats durement affectés par la perte de leurs camarades ont manifesté une certaine exaspération. Mais tout est vite rentré dans l’ordre car en aucun moment, la troupe n’a remis en cause l’autorité de la hiérarchie militaire.
Il faut dire que le coup de sang des soldats du camp de Boni traduit la complexité de la situation sur le terrain, surtout dans cette zone comprise entre Boni, Douentza et Hombori.
Les groupes terroristes se sont solidement implantés dans les massifs montagneux et boisés qui bordent l’axe Sévaré-Gao. La zone est très dangereuse pour les convois militaires. Idem pour les voyageurs, obligés de se soumettre aux injonctions des hommes armés qui surgissent du bois, arrêtent les véhicules et s’adonnent à des fouilles en règle à la recherche des représentants de l’État.
L’ampleur des pertes dans l’embuscade du 19 août est une démonstration claire que l’ennemi dispose d’informations très précises sur les faits et gestes de nos troupes. D’après le communiqué de l’Armée, les terroristes ont fait exploser un véhicule piégé au passage du convoi, avant de déclencher des tirs nourris. Une telle opération complexe demande un certain temps de préparation et des renseignements précis sur la composition du convoi.
Depuis le début de l’insurrection terroriste dans notre pays, l’équation du renseignement se pose avec acuité. L’ennemi dispose d’un maillage complet de la zone qu’il entend contrôler. Les mouvements des soldats soigneusement rapportés, lui permettent soit de se mettre à l’abri s’il n’est pas de taille à affronter le détachement en question, soit de préparer une embuscade.
Il appartient au commandement militaire de résoudre cette équation du renseignement afin de mettre fin à l’enchainement des événements dramatiques qui endeuillent régulièrement l’Armée et partant la nation entière.
Massa SIDIBÉ
Source : L’ESSOR