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Spéculation foncière : Après les villes, les villages

S’il y a aujourd’hui quelque chose que les autorités doivent surveiller comme du lait sur le feu, c’est sans doute la question foncière. Aujourd’hui le phénomène a quitté les villes en manque d’espaces pour atteindre les villages.

Rien ne semble plus freiner l’élan de la chasse aux fonciers qui vient de franchir les villes pour les villages.
C’est le cas de ce village appelé Saye qui pousse comme de l’herbe. Il y a juste  quelques années, les terrains ne coûtaient que 1000f dans ce village. Mais de nos jours, pour s’y offrir un terrain à usage d’habitation, il faut débourser plus de 16.000f dont 1.000f pour la Mairie et 15.000f pour les autorités coutumières. Certaines sources évoquent une augmentation de ce tarif d’ici quelques mois. Cette somme  qui ne représente rien pour un salarié, en comparaison avec les tarifs des villes, est cependant  au-delà des ressources d’un pauvre paysan qui ne vit qu’avec les maigres ressources de sa récolte.

L’intérieur du village est ce qui appartient aux villageois, sinon tout le pourtour est complètement laissé au profit des nouveaux acquéreurs de terres, au grand dam des pauvres. Si dans les villes, il existe d’autres moyens pour survivre, au village la terre est le seul espoir. C’est compte tenu de cette réalité aussi précaire que la  désolation se repend de plus en plus face à cette dérive ou certains pauvres paysans se voient par la force de l’argent retirer leur champ situé dans les alentours du village.
C’est fort de ce constat que les acteurs de la localité ont décidé de n’offrir la totalité de la propriété de l’espace acheté que lorsqu’elle est mise en valeur. C’est à dire, construit et clôturé. Cela donne à la personne qui cultivait le lieu de continuer son exploitation jusqu’à la mise en valeur par le nouveau propriétaire.
A Bamako et environnants ainsi que dans beaucoup d’autres villes il n’ya  plus d’espaces obligeant les prédateurs fonciers à se lancer à l’assaut des campagnes pour acheter les terres des paysans.
C’est le cas d’une agence immobilière en complicité avec un habitant de Lamine-Bambala qui a acheté tout ce village obligeant Mohamed Ali Bathily, à son époque ministre de la Justice à faire le déplacement pour aller restituer la terre au village. En plus de cette affaire, nous avons aussi la démolition des 309 concessions par le clerc huissier Moussa Keita à Kalabambougou. Une affaire qui a malheureusement tourné à la désolation des victimes qui ont assisté à la libération des coupables de la prison. Aujourd’hui ce même Bathily a en charge le foncier qui constitue selon nos informations, 90% des affaires de la Justice. Dans ce contexte, il est sur un terrain connu.

Surtout que le médiateur de la République a plusieurs fois lui aussi interpellé les autorités sur la question foncière compte tenu de la gravité de la situation. La terre a plus de valeur que l’or de nos jours.

Modibo Dolo

source : Tikan
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