La situation s’annonce difficile et le choix entre Wagner et le soutien international s’impose. Dans le cadre de la sécurité, si une société privée intervient au Mali, la prise en charge sera faite sur le budget national. Le Mali doit non seulement financer la guerre contre le terrorisme, mais aussi continuer à équiper ses forces de défense et de sécurité et à recruter plus d’hommes dans l’armée pour recouvrer le territoire.
Les besoins sont énormes, le Mali doit donc s’attendre à des dépenses colossales. La reprise de l’aide extérieure étant incertaine, il serait difficile que l’État du Mali puisse prendre en charge toutes ses dépenses.
La communauté Internationale se verra dans l’obligation de retarder l’aide financière octroyée au Mali, car elle ne peut donner de l’argent qui servira à payer des mercenaires. Elle fera tout pour isoler le Mali financièrement ; c’est un risque pour notre pays, car les mercenaires ignorent la notion du retard dans le paiement, et seraient même capables de mettre leur service à la disposition du plus offrant en cas de retard de paiement. La communauté internationale est d’un apport important pour le Mali. Malgré son immobilisme et son manque de résultat constatés sur le terrain, elle finance à coup de milliards la guerre contre le terrorisme au Mali, sans oublier les aides dont bénéficie le pays sur d’autres plans.
Vu le contexte, les autorités maliennes doivent davantage mener des discussions avec cette communauté internationale dans le cadre de son mandat pour lui faire comprendre que la situation est à un niveau où c’est l’existence même du Mali qui est en jeu. De ce fait, il est important que le mandat soit robuste. Le Mali est à la recherche d’une solution définitive à la situation sécuritaire qui hante chaque malien.
Le discours tenu par le PM n’est qu’un cri du cœur émanant du peuple malien. Aujourd’hui, plusieurs Maliens pensent que la Russie serait la solution, oubliant qu’elle seule ne peut jouer le rôle de la communauté internationale. Avec l’évolution du monde, aucun pays ne peut vivre en autarcie ; la communauté internationale en décidant d’isoler le Mali, la situation pourrait être dramatique pour l’ensemble des pays du Sahel.
Abdoul Aziz Diallo