Le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, a présidé ce lundi 18 septembre 2023, au CICB, la cérémonie de lancement d’une campagne de sensibilisation dénommée «Appel au sursaut patriotique et citoyen Tabalé », des hommes de culture, des organisations culturelles, du RECOTRADE, des légitimités traditionnelles, suite à la recrudescence des attaques ciblées contre les populations civiles et les militaires.
C’était en présence du ministre de l’Artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, Andogoly GUINDO ; de plusieurs membres du gouvernement ; des membres du CNT ; du représentant du patriarche des familles fondatrices de Bamako, Bamou NIARE ; du représentant des légitimités traditionnelles du nord, Bajan Ag HAMATOU ; du RECOTRADE, El Hadj Moctar KONE, etc.
L’objectif de cette rencontre est de mettre en synergie les légitimités traditionnelles, les organisations de la société civile, les communicateurs traditionnels, les acteurs de la culture, les organisations culturelles pour créer l’union sacrée autour de la Patrie, afin de consolider l’unité nationale, la cohésion sociale, le vivre ensemble.
Elle se veut comme une invite de l’ensemble du Peuple malien et du monde de la culture, en particulier, à repenser les ressorts culturels nécessaires au sursaut national pour la défense de la patrie, la paix et l’unité nationale.
Cette rencontre se tient à un moment où notre nation tant éprouvée connait de nouveaux soubresauts funestes que les ennemis tentent de l’imposer par la terreur, la barbarie.
Un contexte jugé grave et marqué par les attaques terroristes, mais aussi la détermination pour faire face à l’adversité contre notre cher pays.
Dans un tel contexte, a souligné le ministre Andogoly GUINDO, le riche patrimoine culturel millénaire, constitue une ressource inestimable pour réguler les tensions, conjurer les démons de la terreur et instaurer un climat de paix et d’humanisme.
Le ministre de l’Artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, Andogoly GUINDO, dira que la mise en service de nos ressources culturelles est plus qu’une nécessité, elle doit être placée sous le sceau de l’urgence.
Ainsi, sur instruction du Président de la transition, il s’agit pour le gouvernement de prendre des actions pour la mise en synergie des consciences pour la défense de la patrie enfin de préserver notre unité nationale.
«C’est un appel au sursaut patriotique, Tabalé, c’est un cri de cœur ; un appel à la résistance culturelle », a-t-il déclaré.
«Par ces temps brumeux, ou clairs où notre peuple est attaqué de toutes parts, si nous restons couchés, ça sera fini pour nous. Par ces instants graves, où la patrie est en danger, si nous ne formons pas l’unité, ça sera fini», a-t-il prévenu.
«Unis, nous vaincrons, c’est tout le sens de Tabalé, qui n’est pas un appel à aller au front, car nos FAMa sont en train de se battre avec courage et bravoure, sans tapage médiatique, et remporte chaque jour des victoires éclatantes sur l’ennemi», a-t-il précisé.
L’occasion était bonne pour lui de rendre hommage aux FAMa.
Selon lui, Tabalé c’est le soutien que nous devons tous apporter à nos FAMa. Pour ce faire, dit-il, nous devons à tout niveau éviter l’amalgame qui est une arme efficace, intelligemment utilisée par l’ennemi pour nous diviser et nous affaiblir.
«Le Mali, c’est une histoire commune, un destin commun. Nous devons tous, en tant que Maliens, unir nos intelligences, nos énergies, nos moyens, pour sauver ce que nous avons de plus cher, le Mali », a lancé le ministre de la Culture.
‘’Quelle réponse opposée au projet funeste de division de notre pays ?’’ s’est-il interrogé, avant de déclarer que dans l’urgence il faut que les Maliens se parlent, il faut qu’ils s’écoutent, il faut qu’ils se donnent la main en tant que frère, en tant que Malien.
Au nom des légitimités du nord, l’honorable Bajan Ag HAMATOU a condamné les dernières attaques terroristes survenues dans notre pays contre les civils et les militaires.
«Nous condamnons de la façon élevée l’attaque contre ‘’le bateau Tombouctou’’, nous condamnons toutes les attaques contre l’armée malienne ; nous condamnons tout ce qui tue dans ce pays», a-t-il tranché.
Au nom des chefferies traditionnelles, il a présenté ses condoléances à la nation.
«Si nous sommes vraiment chefs traditionnels, nous avons l’obligation d’être avec ceux qui dirigent notre nation. Nous n’avons pas le droit de ne pas soutenir les autorités et l’armée malienne qui est chargée de nous protéger», a-t-il affirmé.
Avant de terminer, il a lancé un appel aux groupes armés séparatistes et terroristes qui se réclament du Mali, les invitant à abandonner les hostilités, au nom de l’islam, de la dignité, au nom du Peuple malien.
«Il y a eu trop de morts, ça suffit», a-t-il imploré.
Le notable du nord a aussi appelé l’État à chercher la solution pour mettre fin à cette situation.
«Tous ceux qui ne sont pas avec l’État malien, le gouvernement doit comprendre qu’ils ne sont pas descendants de la chefferie du Mali », a-t-il dit.
Selon lui, il faut que l’État reconnaisse et tienne compte du rôle que jouent les chefferies traditionnelles.
« Nous nos grands-parents ont fait la guerre pour le Mali, ont travaillé jusqu’à la fin de leur vie pour le Mali», a-t-il rappelé.
Dans son intervention, le Premier ministre, le Dr Choguel Kokalla MAÏGA, a souligné que l’armée a besoin du soutien du peuple.
En cette période de recrudescence des violences terroristes contre les populations civiles et les positions de l’armée, le PM a assuré que les FAMa ont occupé toutes les emprises laissées par la MINUSMA.
Dans son propos, il a invité les Maliens à éviter les amalgames.
Selon lui, notre guerre est juste et nous allons la gagner.
«Nous ne pouvons pas accepter qu’ils viennent imposer les idées coloniales. Soyez certains de la victoire du Mali», a-t-il rassuré. Puis a-t-il lancé un appel à l’union sacrée de tous les Maliens.
Avant de terminer, le chef du gouvernement a remercié la Russie, la Chine, et la Turquie pour leurs soutiens.
Cette cérémonie a été marquée par la lecture des messages de paix et de soutien à l’armée dans plusieurs langues nationales.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info Matin