A fond sur ses nouvelles missions, le ministre de l’éducation nationale n’est pas dans la logique des débats partisans. Ce qui explique que Poulo soit à l’origine d’un suspense qui perdure pour lequel il ne compte pas mettre fin n’importe comment.
Ces derniers jours, l’arène politique était en ébullition. Les candidatures se sont multipliées pour la présidence de Koulouba. Après Moussa Mara et Dioncounda Traoré annoncés dans la course coup sur coup en début de semaine, les prétendants sont légion au poste de l’employeur du président de la CODEM. Or, Housseyni Amion Guindo ne se presse pas pour autant.
Suite à une crise au sein de la CMP où il exigeait avoir plus de ministères et de cadres au nom du fait majoritaire, il a fini par prendre son temps. D’ailleurs, il est loin d’être mis sous pression pour qu’il se prononce. A peine arrivé, il a provoqué une session parlementaire extraordinaire où il a réussi à faire voter le statut des enseignants. Une victoire de celui-là même qui est issu de ce corps qui a permis de décanter la crise d’alors du secteur éducatif.
En 2017, la CODEM avait préféré ne pas donner de consignes pour un second mandat du Chef de l’Etat préférant reporter la question. Une conférence nationale est censée trancher la question. Seulement les jours passent, le ministre Guindo n’y fait guère allusion. Si les recommandations du dernier congrès de son parti laissaient entendre qu’il serait candidat, lui préfère recadrer le secteur de l’éducation malienne qui est à la peine depuis l’avènement de la démocratie en plus de la récente crise multisectorielle de 2012.
Malgré la présence d’adeptes du soutien à IBK dans son parti, il ne se laisse guère dicter la ligne de conduite. Sinon, son influent vice-président Hadi Niangadou multiplie les actions pour promouvoir l’image d’IBK. Ces actions solitaires n’engagent pas vraiment le bureau politique que dirige Poulo qui fait que la question du soutien de la CODEM continue de brûler les lèvres. A moins de 4 mois du 29 juillet, les regards sont tournés vers l’ancien ministre des sports qui laisse l’arène politique continuer la mode des choix.
Housseyni Amion Guindo reste de marbre et ce n’est pas la gratification d’un poste dans l’actuelle équipe gouvernementale qui le fera accélérer ses pas comme d’autres. Ceux qui ont voulu en savoir sur ses intentions ou tenter un forcing moral afin qu’il se prononce l’ont appris à leurs dépens. Le patron de l’éducation nationale rétorque : ce n’est pas la peine de courir pour déclarer son soutien à un candidat qui lui-même n’est pas officiellement déclaré. Un réalisme logique puisque le suspense perdure quant à la présence d’IBK au rendez-vous de 2018.
Si le concerné indiquait aux médias français que ce sont les Maliens qui auront la primeur de la nouvelle, il a provoqué une suspicion : faire croire qu’il ne se représentera pas du tout. C’est pourquoi, loin de tout accompagnement passionné, Housseyni Amion Guindo botte en touche. Même pour la constitution de la plateforme politique envisagée pour porter le second mandat d’IBK, il reste muet. Or ce sont des partis comme l’ASMA, l’UDD, le RPM et l’UM RDA qui sont au cœur de l’initiative. Si ces formations ont pour but de convaincre le boss de Koulouba que ses chances reposent sur une force irrésistible, Poulo s’exprimera à point nommé.
Son suspense perturbe bien plus que la réticence d’IBK à se déclarer. Une attitude des plus compréhensibles quand on parle bien de la 4ème force politique du Mali. Il n’est pas exclu que dans la foulée des élections générales, le parti prenne une autre envergure notamment à l’occasion des législatives. Au sortir des communales de 2016, la CODEM avait raflé gros pour finir à son actuelle place et a les capacités de faire la différence lors des députations. En attendant, ce n’est plus Poulo qu’il faudra regarder mais le baron du célèbre quartier où chacun se tient à carreau la nuit après 22h : SEBENIKORO !
BAMOISA
Source: le sursaut
