Les Nations unies envisagent une mission de maintien de la paix au Mali forte de 11 200 hommes au maximum mais qui aura besoin d’une « force parallèle »antiterroriste, selon un rapport du secrétaire général Ban Ki-moon, rendu public le mardi 26 mars dernier. Ainsi donc la Misma cédera sa place aux casques bleus de l’Onu.
« Etant donné le niveau et la nature de la menace résiduelle, il y aura absolument besoin d’une force parallèle opérant au Mali [et potentiellement dans la sous-région] aux côtés de la mission de l’ONU afin de mener des opérations importantes de combat et de contre-terrorisme », souligne le rapport.
L’exigence d’une « force parallèle », non précisée, semble indiquer que l’ONU souhaite le maintien d’une présence militaire française en appui à sa « mission de stabilisation ». L’implication de la force parallèle en appui aux casques bleus « sera nécessaire pour un certain temps ».
Le texte ne fait pas référence explicitement aux troupes françaises et présente ce dispositif comme une des « deux options possibles soumises à l’examen du Conseil de sécurité ». L’autre option consiste à « renforcer la mission politique« de l’ONU au Mali tout en laissant à la Misma, la force panafricaine, le soin d’assurer la sécurité. La Misma serait assistée par « des efforts militaires bilatéraux, en soutien aux forces maliennes ». Elle aurait alors un rôle « offensif et de stabilisation centré sur les groupes extrémistes armés« . Dans le cadre de l’option casques bleus, la « majeure partie » des troupes qui composent la Misma « seraient transférées dans une mission de stabilisation de l’ONU » qui comprendrait également 1 440 policiers. Elle serait déployée « essentiellement dans le Nord, avec pour base logistique possible Gao ou Sevaré ».
Le secrétaire général de l’ONU préconise donc une mission de 11 200 hommes, principalement des soldats africains de la Misma qui devra être appuyée d’une « force parallèle », chargée de combattre les groupes extrémistes. Aucune précision sur cette force. Ban Ki-moon pense évidemment à la France.
Au même moment dans la capitale ivoirienne se tenait une rencontre des chefs militaires impliqués dans la guerre au Mali ont décidé à la fin des travaux qu’ils doivent désormais s’accorder sur des recommandations pour garantir le passage de la Misma en une opération onusienne, en définissant par exemple la participation des pays contributeurs de troupes. Une transformation indispensable aux yeux du général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major ivoirien et président en exercice du Comité des chefs d’état-major de la Cédéao : « Le soutien fait par l’ONU et celui fait par l’Afrique, ce n’est pas pareil. On aura une force beaucoup plus robuste, cela est clair. On aura plus de moyens, et nos hommes pourront exécuter cette mission dans les meilleures conditions ».
Maximin de Diapé