Le lundi dernier, aux environs de midi, l’honorable Boubakary Daff, à la tête d’une petite délégation, a rencontré le secrétaire général de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam), l’honorable Issa Togo, ancien député à l’Assemblée nationale. Lequel était accompagné dans cette rencontre par l’honorable Souleymane Almahmoud d’Ansongo, également vice-président à l’Apcam.
Au menu des échanges : s’enquérir des difficultés auxquelles l’Institution est confrontée et comment faire pour y remédier. Le second sujet évoqué se rapportait à la stratégie à mettre en place ensemble pour réussir la transition afin que le pays puisse retrouver sa place dans le concert des Nations par le haut.
A ces deux thématiques, les hôtes du jour : Issa Togo et Souleymane Ag Almahmdoud, se sont montrés réceptifs à la démarche proposée par les visiteurs. Selon Boubakary Daff, en sa qualité de membre de la Commission de développement rural du Conseil National de Transition (CNT), il a pris l’initiative sur lui d’approcher le maximum d’Organisation de la Société civile, notamment les faîtières impliquées dans le développement du monde rural pour s’enquérir des épreuves sous lesquelles, elles écrasent. Ce qui justifie cette visite, qu’il a qualifié de prise de contact. Car, au regard de la profondeur des besoins, il est donc nécessaire de tracer les sillons d’une collaboration plus étroite et mutuellement avantageuse.
S’agissant du premier point évoqué, Issa Togo a d’abord brossé l’historique des difficultés, qui tournent essentiellement autour de l’insuffisance des ressources de fonctionnement de l’Institution. Selon lui, l’Apcam tourne avec un budget très modeste sur lequel, des agents contractuels sont payés. Au moment de la sanction, les travailleurs payés sur budget propre ont accusé d’énorme retard de salaire. Mais à ce jour, ce problème est presque réglé. Mais, la grosse épine qui empêche le monde rural à marcher correctement est le fameux projet de loi sur les achats institutionnel et la construction des gros magasins destinés à recevoir les stocks de sécurité alimentaire. Dans leur compréhension, le gouvernement doit passer du discours à des actions concrètes. Dans ce projet de loi, il est demandé à l’Etat d’acheter au moins 30% de la production nationale. Pour deux raisons majeures : stimuler la production nationale par cette mesure incitative, évitant aux producteurs le bradage de leur production. La deuxième raison est relative à la lutte contre le chômage des jeunes, notamment le sous-emploi dans le monde rural. Qui est aujourd’hui à l’origine des drames sur les routes de l’immigration clandestine.
Mais, il ressort des explications du secrétaire général, Issa Togo, que ce projet de loi est en hibernation entre le CNT et le ministère du Développement rural. A ce jour, le texte est en souffrance quelque part, dans un des tiroirs du ministère de tutelle. Aujourd’hui, c’est un vœu ardent du président de l’Apcam d’apporter ce soulagement à ses mandants. Car, l’idée d’achat institutionnel n’est pas tombée ex-nihilo. Elle émane des résolutions de la première session ordinaire de l’Assemblée permanente. Qui se réunit tous les six mois.
Quant à Souleymane Ag Almahmoud, il a beaucoup insisté sur la relecture des textes pour les adapter à l’actualité politique et institutionnelle. Car, selon lui, c’est seulement dans les textes de l’Apcam, que l’électeur n’est pas forcément éligible. Pour lui, ces genres de dysfonctionnements ne doivent plus exister dans les textes de création de l’Apcam.
S’agissant du soutien à la Transition, Issa Togo et le vice Souleymane Ag Almamoud pensent qu’à l’heure actuelle, si le président de la Transition, Assimi Goïta, est candidat à sa propre succession, il n’a besoin de personne pour se faire élire. Son seul nom et prénom suffisent pour mobiliser les électeurs en sa faveur. Mais, il risque de trébucher là où le président Ibrahim Boubacar Kéïta est tombé. Selon lui, IBK est tombé parce qu’il a été buté à un problème de gouvernance. Le concours de circonstances lui avait permis non seulement de briguer un second mandat et de le gagner. Mais, ne disposant plus de relai politique suffisamment solide lui permettre de gouverner, il a progressivement perdu le contrôle du pays, jusqu’à sa chute. Donc, c’est ce qu’il faut redouter, au cas où Assimi Goïta serait tenté de rester au pouvoir, au moyen d’une élection.
Tous ces conseils qui ne semblent pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Boubakary Daff sans rien promis, s’est montré sensible aux doléances de l’Institution. Au moment venu, ses efforts seront connus de l’Apcam. Une identité de vue s’est dégagée sur l’ensemble des questions évoquées. Tous sont d’accord sur la nécessité des Malien et des Malienne de se donner les mains pour sortir le pays des gouffres.
La prochaine étape serait probablement dans la cour de la Cafo, où il est attendu aussi.
À noter que Boubakary Daffé est membre du Bureau national de la jeunesse de APM-Maliko.
La rédaction
Source: Tjikan