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Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense : « En 2002, nous pensons avoir laissé l’armée et le pays en bon état »

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, était avec la presse ce samedi 11 janvier 2014 au Centre Djoliba de Bamako lors du Forum des directeurs de publication.

ministre malien Défense Soumeylou Boubèye Maïga

Invité du jour en ce 11 janvier 2014, le ministre Maïga a rappelé que c’est une date symbolique pour le Mali puisqu’elle marque l’anniversaire de l’intervention française pour chasser les forces jihadistes qui occupaient le Nord-Mali.

Il a souligné le rôle important que les forces armées maliennes ont joué dans la reconquête du Nord avant d’ajouter qu’elles ont démontré la capacité de résilience du peuple malien. Soumeylou Boubèye Maïga a ensuite parlé des chantiers de la reconstruction de l’armée malienne. « Nous avons entrepris une action d’assainissement au sein de l’armée qui a commencé avec l’opération saniya. Nous sommes en train de reconstruire notre armée ».

S’agissant du 20 janvier, le ministre a annoncé que la fête sera modeste compte tenu du fait que la plupart des forces et les engins sont sur le terrain au Nord et elle sera placée sous le signe de la force et de la cohésion retrouvées. Un défilé à pied sera organisé à Bamako, suivi de la pose de la première pierre d’environ 800 logements sociaux pour l’armée. Une stèle sera inaugurée par IBK à Kati à la mémoire des soldats tués dans la guerre (maliens et étrangers) et on verra quel type d’hommage pourra être rendu aux soldats exécutés à Aguel Hoc.

Qu’en est-il des groupes armés de Kidal ? Pour le ministre, ils sont traités conformément à l’accord de Ouagadougou. Il s’agit d’abord de s’entendre sur les sites de cantonnement ; définir les statuts des combattants ; procéder au recensement, cantonnement et désarmement ; et ensuite entamer le processus de reconversion. Le tout avec l’appui de la communauté internationale. C’est un processus qui peut être long, a reconnu le ministre qui a rappelé que les forces armées maliennes sont en tout cas déployées dans toutes les régions du pays.

A la question de savoir à partir de quelle période on a constaté la déconfiture de l’armée malienne, si ça date du temps d’Alpha Oumar Konaré, où il fut ministre de la Défense, ou si c’est de l’époque d’ATT ? Le ministre a répondu qu’”en 2002, nous pensons avoir laissé l’armée et le pays en bon état. Pour le reste, l’armée est à l’image du pays. L’armée a reflété plus que toutes les autres institutions la crise que nous avions vécue et elle est en train de se reconstruire à l’image de l’ensemble du pays. Vous savez, il faut ramener tout ça aussi dans l’échec de l’histoire. Dans 50 ans, peut-être, tout le monde aura oublié ce qui s’est passé en 2012 et la preuve, c’est qu’il y a très peu de gens qui se souviennent de ce qui s’est passé en 1974, 1986. L’important pour nous c’est de faire ce que nous devons faire au moment où nous sommes là. Le reste, c’est l’histoire qui jugera de qui a fait quoi. Ma tâche consiste à reconstruire l’armée pour la défense du territoire”.

En ce qui concerne le cas Sanogo, le ministre a souligné que l’instruction est cours et qu’il n’a pas à se prononcer sur une affaire judiciaire. Il a précisé qu’aucune sanction n’a été prise contre l’homme d’autant plus qu’il n’a pas été jugé.

Sur le cas ATT, Soumeylou Boubèye Maïga a aussi souhaité ne pas s’exprimer là-dessus, estimant que chacun doit rester dans son rôle et qu’étant de l’exécutif, il ne lui appartient pas de se prononcer publiquement sur une action qui concerne la Haute cour de justice.

Qu’en est-il de l’accord de défense avec la France ? Pour le ministre Maïga, c’est un accord comme les autres accords dans les domaines de la santé, l’éducation…Il a souhaité qu’on ne dramatise pas l’accord en question qui sera rendu public dès sa signature, prévue pour le 20 janvier prochain. Il sera signé entre les deux ministres de la Défense. Il s’agit de faire en sorte qu’il puisse avoir un cadre juridique dans la relation militaire entre les deux pays. « Il n’y a rien d’attentatoire à la volonté d’indépendance du Mali. L’an passé, je n’étais pas là, mais il parait que la France est intervenue suite à un coup de fil de Dioncounda suivi d’une lettre. C’est parce qu’il n’y avait pas d’accord qui nous liait. Nous voulons formaliser tout ça ».

 

Abdoulaye Diakité

Source: Maliweb

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