Soumaila Lah, Coordinateur national de l’Alliance citoyenne pour la réforme du secteur de la Sécurité répond aux trois questions de la rédaction sur la demande de départ de la MINUSMA formulée par les autorités de la transition.
Comment analysez-vous de la décision du gouvernement ?
Depuis un moment les autorités de la Transition ont adopté un modus operandi pour analyser le souhait de l’opinion avant de prendre des décisions d’envergure. Il y a des organisations proches d’elles qui depuis un moment veulent voir partir la Minusma. Partant de là, je m’attendais à un moment donné à cette demande de retrait. Par ailleurs, les autorités ont aussi pris conscience que la Minusma n’est plus que l’ombre d’elle-même. La plupart des pays contributeurs, en termes d’effectifs, de financement et de mise à disposition de logistique, sont dans une position mitigée concernant leur maintien ou pas. Certains se sont déjà retirés. La Minusma, depuis une année et demie, est très affaiblie. Je pense que le gouvernement a jugé que c’était le moment ou jamais de demander son retrait.
Le Conseil de sécurité peut-il contrer la décision ?
Ce Conseil étant l’organe qui valide ou invalide la prorogation ou pas des mandats des Casques bleus, il aura son mot à dire. Mais il serait quand même impertinent pour lui d’aller à l’encontre de la décision souveraine des autorités du Mali.
S’il y a retrait, combien de temps le processus pourrait-il prendre ?
Il est évident que c’est ne sera pas du tic au tac. Le processus va s’étaler dans le temps. Les deux parties, si le retrait est acté, vont s’asseoir et discuter pour élaborer très certainement un calendrier. Et le retrait se fera en fonction de ce calendrier.
Source : Journal du Mali