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Soumaila Djimdé, maire de la commune rurale de Koro : ‘’ Koro est prête pour accueillir la région!’’

Depuis 2009, Soumaïla Djimdé (SD) est élu maire de la commune rurale de Koro après avoir occupé le poste de 1er adjoint au maire. A 52 ans, marié et père de 8 enfants, M. Djimdé fut d’abord transporteur sur l’axe Mopti-Koro avant d’être promoteur d’une Centrale thermique qu’il a lui-même installée dans la ville de Koro. Cette centrale a finalement permis à Bankass et Koro d’avoir de l’électricité. Cela, en partenariat avec l’Agence Malienne pour le Développement de l’Energie Renouvelable (AMADER) au compte de la SEBK (société d’électrification de Bankass et Koro ) qui a pris la lourde responsabilité de contracter un prêt de plus de 400 000 000 de franc CFA auprès de la Banque Malienne de Solidarité (BMS) comme participation. Un engagement qui a beaucoup amélioré les conditions de vie des populations de ces deux villes. C’est pourquoi votre bimensuel préféré à juger utile de l’interroger. Lisez-donc notre entretien !

 

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Canard de la Venise: Présentez-nous la Commune rurale de Koro.

SD : A l’instar des autres communes du Mali, la Commune  rurale de Koro a été créée par la loi N° 96-059 du 04 Novembre 1996 portant création des communes en République du Mali. Elle est située dans le delta intérieur du fleuve Niger en zone exondée au sud-est de la région de Mopti. Elle est l’une des 16 communes que comporte le Cercle de Koro. Le chef-lieu de commune est à 175 kilomètres de Mopti et 100 Kilomètres de Ouahigouya (Burkina Faso). Elle couvre une superficie de 1 692 km2 et est limitée à l’Est par la commune de Bondo,  à l’Ouest par les communes de Pel-Maoude, Koporo-Na et Dougouténé I, au Nord par les communes de Bondo, Youdiou et Koporo-pen, et au sud par la République du Burkina Faso. La Commune de Koro est composée de 49 villages et 18 hameaux. Les populations de 7 villages du Burkina Faso, qui se sont trouvés au Mali suite à la dernière délimitation de la frontière, ont manifesté leur désir de se faire recenser dans la commune de Koro.

La population de la Commune de Koro est de 67 760 habitants (RGPH 2009), dont 33 141 hommes (49,26 %) et 34 619 femmes (50,74 %). Cette population est composée majoritairement de Dogons, Peulhs, Mossis, Bambaras, Samou et quelques Sonraïs. Elle est essentiellement jeune.

L’activité principale exercée par la population est l’agriculture, qui occupe une place de choix avec beaucoup de terre cultivable d’où la pratique de la culture intensive.  A côté de cela, il y a l’élevage, le commerce, l’exploitation du bois, l’artisanat (mal organisé) et le transport  routier. Les principales productions agricoles sont : le mil, le sorgho, et le maïs. Une trentaine de partis politiques animent la vie politique de la commune. Le conseil Communal, issu des élections d’avril 2009, compte 23 conseillers dont 04 femmes.                                                                                                                                                                       Le bureau communal est composé de 04 membres dont une femme.

En matière de coopération décentralisée, la commune est en jumelage avec la Commune de Quéven de la Bretagne en France. La charte du jumelage a été signée le 12 octobre 2002 entre les deux Maires JEAN  IVE LAURANT de Quéven et ANAYE NIANGALY de Koro, à la Mairie de Quéven.

Quelles sont les réalisations pertinentes que vous avez faites et  qui ont changé l’ossature de la commune de Koro ?

Tiré le bilan de ma gouvernance de la Commune, revient à la population. Mais pour satisfaire à votre curiosité, je dirai qu’avec l’aide de nos multiples partenaires au développement (ANICT, WORLD VISION, PROGETTO DOGON, UNICEF, ARAFD, AFD, PASAM et autres), nous avons fait des avancées notoires dans différents domaines à savoir : la régularisation des salaires des agents qui, autrefois, prenait un retard souvent de plus de six mois.

Nous avons clôturé le Centre de Santé Communautaire (CSCOM),  Central de Koro pour la sécurité des agents et des malades qui fréquentent ce centre hospitalier. Quant à la Mairie, elle a été équipée en kit d’énergie solaire et en matériels informatiques, sous notre mandat. Il y a eu aussi la construction de trois salles de classe avec un bureau du directeur, des latrines à Koro IV plus des équipements ; sans oublier la construction de trois salles de classe à Sissahin et trois autres salles de classe à Kiri.

Egalement, nous avons fait le lotissement de la ville pour diminuer les occupations anarchiques et donner une image architecturale moderne à la ville de Koro.  Une fourrière a été réalisée à Koro pour la sécurité de la population par rapport à la divagation des animaux. Sur le plan hydraulique, il y a eu la réalisation de cinq  forages à Koro ville par l’ONG Progetto Dogon et cinq autres respectives à Derou-Ourodourou, Ogodourou-Koro, Ogossanhin, Degembom et Segué.

Nous avons réalisé également des latrines dans des écoles où elles n’existaient pas. Pour la collecte des eaux de pluie, il y a eu la réalisation  d’impluvium à Ene, Edjoubara, Benibana. Il y a eu aussi la réhabilitation d’un troisième forage pour augmenter la quantité  d’eau pendant les moments difficiles  pour le ravitaillement de la ville de Koro. Comme le problème d’eau est souvent le plus récurrent dans la zone, nous l’avons beaucoup pris en compte, car nous avons réalisé un Puits citerne à Soyema et à Sonwon (deux hameaux de Koro).

La construction du marché à bétail sur une superficie de deux hectares avec l’appui du Liptako-Gourma et la réalisation d’une Unité de Transformation d’Echalote ont aussi révolutionné le secteur commercial. De même la réhabilitation des CSCOM de Pomorododiou et Zon par Médecin du Monde France a diminué la dépendance sanitaire de ces zones à la ville de Koro.

Que pensez-vous de la décentralisation et du processus de régionalisation dans notre pays ?

Je remercie tout d’abord ceux qui ont eu le courage de mettre en œuvre  la décentralisation au Mali. Il n’y a pas mieux qu’elle pour le développement local. Toutes les réalisations que nous avons faites dans la commune de Koro, sont les fruits de la décentralisation. Il n’y a pas à comparer entre, même le début de la décentralisation et les périodes antérieures. Bien que le transfert des compétences et des ressources ne soient pas effectif, la différence est notoire, quant à l’avancée des choses.

S’agissant du processus de Régionalisation, je dirais que, vu la situation actuelle du pays, la régionalisation serait la bienvenue dans la mesure où la population est en train de s’approprier petit à petit de la décentralisation. Cela  permettra à tout citoyen de s’occuper de son terroir et de créer des pôles économiques tout en restant dans les normes de cette politique.

Koro mérite-t-elle d’être une région ?

En toute objectivité, Koro mérite d’être une Région, et Koro remplit tous les critères à lui seule. Sans dépendre des autres cercles, chacun des sept ex-arrondissements (Dinan gourou, Djougani, Koro Central, Madougou, Diankabou, Toroli et Koporo-Na) pourrait être érigé en Cercle. Koro est prête pour accueillir la région.

Serez-vous candidat aux prochaines élections communales ?

Il est un peu trop tôt pour déterminer si je serai candidat ou pas aux élections à venir. Parce que le dernier mot revient toujours aux militants surtout que cette fois-ci les choses ont changé, et il ne sera pas étonnant de voir les regroupements de partis par liste. Ce qui va nous amener à beaucoup de divergence.

Quelles sont les secteurs productifs de votre commune ?

Les secteurs productifs de la Commune de Koro sont surtout : l’Agriculture, l’Elevage et le Commerce. En plus de ceux-là, l’artisanat et la transformation des produits locaux sont des secteurs qui seront boostés par l’arrivée de la Centrale Hybride  d’électricité.

Selon vous, quelle peut être la solution pour la gestion définitive de la crise du Nord ?

Vu tout ce qui s’est passé ces derniers moments, le Mali doit choisir la voie du dialogue pour ne pas laisser perdurer le problème. Et je pense aussi que la régionalisation est une des solutions idoines.

Quel appel avez-vous à l’endroit de la population de Koro et de tous les maliens ?

J’appelle tous les Maliens à opter pour la culture du pardon. C’est ce  qui constitue la valeur inébranlable de notre pays. Tous  les Maliens doivent être optimistes et unis pour une recherche de solution définitive au problème du Nord qui a plus que duré. Pour ce faire, nous devons tous formuler des prières en ce mois béni de ramadan. Les choses ont commencé  à rentrer dans l’ordre et, Incha Allahou, on y arrivera ensemble.

Quant à la population de Koro, nous sommes en période d’hivernage. Pour cela,  je demande à tout un chacun d’enterrer la hache de guerre et de taire tous les litiges de champ et travailler pour la prospérité et l’autosuffisance alimentaire. Tout développement commence par la paix. Que Dieu nous donne une bonne pluviométrie !

 

Entretien réalisé par Alfousseini Togo

Source: Le Canard de la Venise

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