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Soumaila Cissé à propos de la Gouvernance au Mali : « Une personne qui ne tient pas compte de l’avis des autres ne peut pas bien gérer un pays…»

Depuis l’élection d’IBK comme président de la République du Mali, les Maliens étaient habitués à entendre celui qui est censé être le chef de file de l’opposition malienne donner ses points de vue sur les chaines de télévisions, radios et journaux étrangers. Mais à la faveur du ralliement de l’ancien député Kalifa Doumbia à l’URD, dans la peau d’un véritable opposant, SoumailaCissé s’est prononcé sur la formation du gouvernement Moussa Mara. Selon lui, nous sommes dans un pays où les valeurs semblent inversées car : « ce sont ceux qui échouent aux législatives et aux présidentielles qui sont chargés de nous gérer ».

 

soumaila cissé

Nombreux sont ceux qui estiment que SoumailaCissé s’est toujours prononcé sur les questions brulantes de l’heure soit sur les chaines de radio ou de télévisions étrangères ou dans les journaux à l’étranger tels que ‘’Jeune Afrique’’. Venu assister à la cérémonie de ralliement de l’ancien député KalifaDoumbia et compagnons à l’URD, l’élu de Nianfunké, chef de file de l’opposition s’est prononcé sur la formation du gouvernement Mara et d’autres questions brulantes de l’heure.

Kalifa-Soumi, une amitié de longue date

D’abord SoumailaCissé s’est prononcé sur l’histoire de ses relations avec l’ancien député Kalifa Doumbia.

Selon lui, Kalifa Doumbia et lui se sont connus à la CMDT où ils ont longtemps travaillé ensemble dans un cadre de confiance mutuelle.

« Le travail à la CMDT n’est pas facile. Nous avons entendu beaucoup de choses, on n’a dit que nous avons volé  l’argent de la CMDT Kalifa et moi, alors qu’il n’en est rien. Ceux qui ont touché à cet agent ont répondu devant la justice alors  que  nous autres n’avons jamais été inquiétés Mamadou Diawara, Kalifa Doumbia et moi », indique Soumaila Cissé.

Selon  lui, « on traite les gens de voleurs sans preuves dans ce pays et les gens y croient. Mais par la grâce de Dieu, nous n’avons pas à nous inquiéter de quoi que ce soit. ».

Et de poursuivre que Kalifa Doumbia était au service approvisionnement  quand lui était à la tête de la CMDT, un service qui dépensait plus de 500 millions par jour.

A en croire Soumaila Cissé, après le coup d’Etat du 22 mars 2012, Kalifa Doumbia faisait partie de ceux qui l’ont condamné avec la dernière rigueur. Mieux, ils ont lutté ensemble pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. Pendant ce temps dit-il, certains couraient derrière les putschistes.

« Kalifa Doumbia est resté légaliste et nous avons lutté ensemble. Il a demandé qu’il y ait le retour à l’ordre constitutionnel, la mise en place d’un gouvernement de transition et l’organisation des élections, que la volonté du peuple soit faite. Raison pour laquelle, ceux qui ont fait le coup d’Etat n’ont pas dirigé le pays contrairement aux autres pays africains victimes de coup d’Etat. », assure Soumaila Cissé. Qui poursuit que Kalifa Doumbia fait partie de ceux qui ont mené cette lutte qui a conduit certains  d’entre eux à être agressés, blessés et hospitalisés.

« Ils ont pris leur courage à deux bras à cause des valeurs qu’ils défendaient. C’est pourquoi Kalifa n’a pas pu être élu député lors des élections législatives dernières.L’histoire nous a donné raison et nous avons eu gain de cause car il y a eu le retour à l’ordre constitutionnel et l’organisation des élections », se réjouit SoumailaCissé.

Soumi dans la peau d’un véritable opposant

SoumailaCissé a profité de cette cérémonie pour donner son point de vue d’opposant sur la formation du nouveau gouvernement d’IBK. Mais aussi, pour se prononcer sur les questions brulantes de l’heure.

Selon lui, nous sommes dans un pays où les valeurs semblent inversées parce que ce sont ceux qui échouent aux législatives et aux présidentielles qui sont chargés de nous gérer. Faisant allusion aux candidats malheureux à la présidentielle et aux législatives récemment nommés ministre dans le gouvernement Mara. Il s’agit d’Ousseyni Amion Guindo, Moussa Mara, MountagaTall…

Pour lui, cela veut dire quelque part que les dirigeants se moquent du choix des populations. Car, du fait qu’ils ont échoué à convaincre les populations lors des élections, certainement ils vont échouer à  les convaincre aussi dans les actions qu’ils ont à mener au sein du gouvernement.

Face à cette situation, Soumaila Cissé estime qu’il est important que l’on revienne à la compétence, à la qualité des relations que les responsables ont avec les populations.

Mieux, selon lui, ceux qui n’ont pas pu être président de la République ou se faire élire député sont nommés ministres.

Les piques de Soumi à IBK

Soumaila Cissé a saisi cette occasion pour  critiquer  la gestion d’IBK.

« Nous avons décidé d’inscrire nos actions dans l’opposition car nous ne sommes pas d’accord avec ce qui se passe.  Cela ne veut pas dire que nous n’aimons pas notre pays.Nous dénoncerons tout ce qui n’est pas bien. », a-t-il martelé.

Avant d’expliquer que les populations de Niamakoro ont un problème crucial d’eau potable.

« Un forage coûte environ 5 millions FCFA et avec 20 milliards (NDLR : prix de l’avion d’IBK), l’on pouvait réaliser au moins 4000 forages pour les populations. », a-t-il laissé entendre.

Selon lui, une personne qui ne se soucie pas des problèmes des populations ne peut pas les  gérer. Mieux, une personne qui n’écoute pas les autres, qui ne tient pas compte de l’avis des autres ne peut pas bien gérer un pays.

Faisant toujours allusion à IBK, Soumaila Cissé dira que quelqu’un qui pense que c’est lui seul qui a raison et que c’est son seul avis qui compte ne pourra jamais bien gérer un pays.

« Nous sommes tous des Maliens et il faut qu’on s’écoute » a indiqué Soumaila Cissé.

Qui poursuit : « Nous dénoncerons ce qui ne va pas  car, beaucoup de choses se font actuellement n’allant pas dans l’intérêt des populations. ».

Pour preuve, Soumaila Cissé  expliquera que beaucoup de choses avaient été dites sur la situation au nord. Mais les gens voient la réalité aujourd’hui.  Car rien n’a changé puisqu’on continue à piller, voler les populations.

« J’ai quitté le nord il n’y a pas longtemps, aucun commandant n’est dans son bureau, aucun juge n’est dans son bureau, nombreuses sont les écoles qui n’ont pas d’enseignants, plusieurs centres de santé n’ont pas de personnel… », a-t-il laissé entendre.

Et d’ajouter que dans un quartier comme Niamakoro et d’autres qui souffrent énormément d’un déficit en eau, il est bon de faire quelques comparaisons si l’on sait que la réalisation d’un forage tourne autour de 5 millions FCFA.

Avant de conclure que certainement, les 20 milliards qui ont servi à acheter un avion présidentiel auraient pu servir à faire 4000 forages pour les populations qui ont aussi d’autres besoins plus pressants.

 

Georges Diarra

SourceTjikan

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