Alliés au départ, les deux Hommes sont devenus aujourd’hui opposants. Il s’agit de Soumaïla Cissé et Moussa Sinko Coulibaly, le Général démissionnaire de l’Armée, devenu Homme politique. La boulimie du pouvoir a séparé les deux politiques que l’on croyait unis à jamais.
Tous ceux qui croyaient à une opposition politique unie doivent se déchanter. L’opposition malienne est plurielle et divisée sur l’essentiel. L’exemple de cette désunion nous est donné par les deux fronts politiques à savoir le Front pour la Sauvegarde pour la Démocratie (FSD), dirigé par Soumaïla Cissé et la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP), dirigé par Moussa Sinko Coulibaly. Ces deux fronts ont quelque chose de semblable en ce sens qu’ils combattent le pouvoir IBK et leurs divergences résident dans leur façon de faire.
En fait, le premier se réclame le statut de défenseur de la démocratie et des institutions de la République en danger, selon les termes de ses animateurs. Pour ce front, le régime actuel a montré ses limites dans la sauvegarde de la démocratie.
Quant au second front, il se veut le sauveur de la République. La Nation est en danger de mort si l’on n’y fait rien pour changer les choses. Les animateurs de ce front font du sauvetage de la République leur cheval de bataille.
En effet, deux Hommes retiennent notre attention dans leur façon de mener la lutte. Il s’agit de Soumaïla Cissé et Moussa Sinko Coulibaly. Ces Hommes que nous croyions unis dans la vie politique viennent de se séparer au fond. La preuve est la création des fronts. Moussa Sinko, le putschiste déguisé en Démocrate faisait semblant de cheminer avec le Chef de file de l’opposition. Aujourd’hui, il le quitte pour animer la politique séparément. Au sujet de leur séparation, des commentaires tous azimuts circulent. Pour les uns, l’arrivisme est à la base de cette séparation. Moussa Sinko qui voulait rééditer l’exploit d’ATT a abandonné galons et grades militaires pour la politique. Pressé d’être Roi à la place du roi, Moussa Sinko quitte l’armée très tôt pour se lancer en politique pour devenir Président de la République du Mali. Il s’inspire en cela du parcours d’ATT. Le compagnon du Général Amadou Haya Sanogo, tombeur du régime d’ATT, a la boulimie du pouvoir. Il s’agit de Moussa Sinko Coulibaly qui, en compagnie d’autres leaders politiques tels que Dr Oumar Mariko du SADI, Housseyni Amion Guindo de la CODEM, Moussa Mara du YELEMA, a mis en route la COFOP. Son départ prématuré des rangs de Soumi Le Champion est dû à cette avidité du pouvoir. Pour parvenir à ses fins, il a fait le raccourci en s’alignant derrière le Chef de file de l’opposition. Aujourd’hui, il le quitte sur la pointe des pieds.
Ce qui fait dire à cet observateur de la scène politique que la guerre des tranchées a eu raison de l’opposition malienne. Personne ne lutte pour la cause du peuple, mais pour ses intérêts personnels. La création de ces deux fronts en est la preuve palpable de leur manque d’union. L’exemple de ce manque d’union nous est donné par les deux leaders politiques que sont Soumaïla Cissé et Moussa Sinko Coulibaly.
Ces Hommes viennent de montrer que leur souci est le pouvoir, peu importe la manière. Leur séparation prématurée aura montré au peuple que leur souci est le pouvoir et non le peuple.
Et ce second observateur interprète en ces termes leur attitude : «La classe politique au Mali est en déliquescence totale. Une déliquescence due aux comportements des dirigeants politiques qui ne défendent que leurs intérêts sordides. Les nombreuses alliances et contre alliances qui se créent au gré de leur volonté montrent à suffisances leur boulimie du pouvoir. A cet égard, il ne faut rien attendre d’eux en termes d’amélioration de nos conditions de vie et de travail. L’opposition considérée comme le contre balance du pouvoir est miné par des guerres d’intérêt. Nous n’avons pas à espérer de ces politiques en matière de défense de nos intérêts ».
Voilà caricaturée la situation politique actuelle nationale. Chacun cherche et défend sa cause. Pour ce faire, on crée des alliances contre nature qui se terminent en queue de poisson. Sinon qui aura pensé à une allégeance de Moussa Sinko Coulibaly à Soumaïla Cissé. Celui-là qu’il a mené sous la transition au nom du CNDRRE. A cette époque, Moussa Sinko et ses acolytes régnaient en maitre absolu sur le pays et ont rendu la vie dure aux leaders politiques d’alors dont Soumaïla Cissé. Il a été brutalisé par l’ex junte à cette époque et a été hospitalisé à Paris par la suite. Personne ne s’attendait à une alliance politique entre les ex putschistes du 22 mars 2012 et les démocrates. Contre toute attente, le Chef de file de l’opposition l’a fait. Aujourd’hui, on connait la suite. Laquelle attitude a jeté le discrédit sur les Hommes politiques par les citoyens maliens.
Le régime peut se frotter les mains de voir ses adversaires s’entredéchirer pour des questions de place. La séparation Soumi-Moussa Sinko est la preuve du manque de cohésion au sein de l’opposition. Le débat est centré aujourd’hui sur le report des législatives où le FSD semble soutenir l’initiative pendant que la COFOP parle de coup d’Etat constitutionnel.
Toutes ces considérations ne sont que des prétextes pour arriver au pouvoir. Mais leurs auteurs y parviendront difficilement dans la mesure où le Peuple ne semble pas les accorder sa confiance. Il revient à ce même Peuple de sanctionner ces pseudo-Démocrates déguisés en sauveur de la République.
Ambaba de Dissongo
Source: L’Observatoire