Le bras de fer continue toujours entre les manifestants anti-coup d’État et les forces de sécurité soudanise. En effet, déployées en masse à Khartoum et dans les villes avoisinantes, les forces de l’ordre ont tiré mardi des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants anti-putsch qui se sont rassemblés devant le palais présidentiel à Khartoum.
Au Soudan, certains estiment que la démission du Premier ministre Abdalla Hamdok permettra aux forces pro-démocratie de s’unir. D’autres craignent que l’armée ne prenne désormais simplement le relais. En effet, les mouvements pro-démocratie ont décidé de se manifester leur mécontentement face aux actions de la junte qu’ils jugent non-démocratiquement. Surtout après l’annonce de la démission du Premier ministre rétabli fin 2021 suite à un accord signé avec l’armée, après avoir été renversé cette dernière. Par ailleurs, pour empêcher toute manifestation le pouvoir militaire, les forces de l’ordre se sont déployées en masse à Khartoum et dans les villes voisines, le mardi 4 janvier dernier. Cela s’est produit deux jours après la démission du Premier ministre civil.
Par ailleurs, selon le rapport de l’Agence France Presse, les rues menant au QG de l’armée dans le centre de la capitale ont été bouclées, au milieu d’un imposant dispositif sécuritaire notamment de la police anti-émeute, de forces paramilitaires et de l’armée, a-t-on ajouté de mêmes sources. Les agents de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants anti-putsch rassemblés devant le palais présidentiel à Khartoum, indiquent des témoins.
Malgré une répression meurtrière, annoncent nos confrères, le fer de lance de la révolte contre le général Omar el-Béchir, déchu en 2019 par l’armée sous la pression de la rue, et contre les militaires depuis le putsch du 25 octobre, l’Association des professionnels soudanais a appelé à de nouvelles manifestations mardi. « Réclamant un pouvoir civil, les militants ont appelé les manifestants à descendre dans la rue et à se diriger vers le palais présidentiel à Khartoum ‘’jusqu’à obtenir la victoire’’ », affirment-ils.
En outre, les militaires détiennent seuls le pouvoir depuis que le Premier ministre civil Abdallah Hamdok a rendu le tablier. Par ailleurs, les pro-démocraties craignent un retour à la « dictature » dans le pays plongé dans des violences meurtrières depuis le putsch. « Triste bilan depuis le coup d’État du 25 octobre fomenté par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane : 57 manifestants ont été tués selon un syndicat de médecins pro démocratie », rapporte l’AFP.
D’après les Nations Unies des manifestantes ont été violées, de nombreux journalistes passés à tabac et même arrêtés tandis qu’Internet et le téléphone ne fonctionnent que selon le bon vouloir du pouvoir, indiquent nos confrères.
Ibrahim Djitteye avec AFP
Source: LE PAYS