Ce mercredi soir, un journaliste sud-soudanais a été abattu en pleine rue à Juba, dans la capitale du pays. Pour le moment, aucun détail n’a émergé sur l’identité des assaillants. Mais selon Julius Kilong Ramoi, père de la victime, le journaliste, Peter Julius, a été abattu par des hommes armés dans les faubourgs de la capitale.
Selon les collègues de Peter Julius Moi, il s’agit bien d’une attaque ciblée. « C’est un meurtre prémédité », rapporte Oliver Modi, président du Syndicat des Journalistes du Soudan du Sud. Selon ses collègues qui se sont rassemblés à l’hôpital peu après les faits, les biens de la victime ont été épargnés. Les assaillants ont laissé intacts son argent et son téléphone portable.
Des sources ont fourni plus de précision sur les circonstances de son assassinat. Peter Julius aurait reçu deux tirs dans le dos. Il a été abattu devant la seule brasserie du pays qui vendait encore ses articles. L’assassinat de Peter Julius arrive dans un contexte particulier où le Président Salva Kiir, dans un communiqué rendu public en début d’août, avait menacé de tuer des journalistes qui s’en prennent à son régime.
Ses déclarations ont été faites quelques jours avant sa rencontre avec Riek Machar, chef de file de l’opposition. S’adressant aux journalistes du pays, Salva Kiir avaient déclaré : « Si certains journalistes ne savent pas que ce pays a déjà tué des gens, nous le leur démontrerons un jour, une fois de plus…La Liberté de la presse ne veut pas que tu travailles contre le gouvernement », profère-t-il.
Les déclarations de Salva Kiir avaient suscité une vague de réactions de la part du Comité de Protection des Journalistes basé à New York. « Le Président de tout pays menaçant de tuer des journalistes est extrêmement dangereux et totalement inacceptable. Nous appelons le Président Salva Kiir à revenir sur ses propos immédiatement », avait averti Tom Rhodes, représentant du Comité de Protection des Journalistes en Afrique de l’Est.
L’assassinat de Peter Julius arrive à un moment critique où le gouvernement de Salva Kiir se livre à un bras de fer avec la rébellion armée dirigée par Riek Machar. Les deux hommes n’arrivent pas à s’entendre sur un accord de paix visant à mettre fin à un sérieux contentieux politique dans un pays ayant connu une guerre civile de 20 mois.
Source: Afrik