Cette proposition du chef de l’Etat sud-soudanais avait suscité l’espoir d’ouvrir la voie à la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Elle a été rejetée par le chef rebelle et ancien vice-président Riek Machar.
Le rejet de la fédération à 10 Etats douche les espoirs de voir le pays sortir de l’impasse politique et mettre un terme à la guerre civile qui a fait des milliers de morts en six ans au Soudan du Sud.
Salva Kiir et Riek Machar, qui vit en exil, subissent une pression internationale croissante pour aplanir leurs divergences en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale d’ici au 22 février.
“La boîte de Pandore”
Le président Kiir a annoncé samedi que le Soudan du Sud serait désormais divisé en 10 Etats, à la demande clé de l’opposition, en plus trois “zones administratives”.
Mais M. Machar a déclaré dimanche être opposé à la création de trois “zones administratives”.
“On ne peut pas parler de retour à 10 Etats, et en tant que telle, la proposition ne peut pas être acceptée”, a-t-il écrit dans un communiqué.
“Nous appelons en conséquence le président Kiir à reconsidérer cette idée de créer des zones administratives”, a ajouté le chef rebelle.
Avec ces trois zones, le chef de l’Etat a ouvert “la boîte de Pandore”, car elles risquent, selon lui, de créer des problèmes supplémentaires.
Lorsqu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud comptait 10 Etats, conformément à sa Constitution.
Le président Kiir avait porté ce chiffre à 28 en 2015, puis ultérieurement à 32, une mesure largement vue comme un moyen d’augmenter le nombre de ses alliés placés à des postes à responsabilités.
L’opposition avait salué samedi l’annonce surprise de M. Kiir, mais elle a critiqué la décision de faire de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, une “zone administrative”.
Tard samedi soir, le président Kiir a relevé de leurs fonctions les gouverneurs des 32 Etats fédéraux.
Il avait indiqué samedi que la question des Etats serait définitivement réglée une fois le gouvernement formé.
Parmi les trois “zones administratives”, celle qui fait l’objet du plus vif contentieux est la région pétrolifère de Ruweng, dans le nord du pays.
Elle est revendiquée à la fois par les Dinka, l’ethnie du président Kiir, et par les Nuer, celle de M. Machar. Le pétrole fournit au Soudan du Sud l’essentiel de ses revenus.
BBC