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Sommet UA-UE : les défis d’une relation en quête d’un nouveau souffle

Le sommet des dirigeants de l’Union africaine et de l’Union européenne jeudi 17 et vendredi 18 à Bruxelles doit relancer un partenariat essoufflé et menacé par les appétits de la Chine et de la Russie avec un plan d’investissements de 150 milliards d’euros sur 7 ans.

Les sous-sols des pays africains regorgent de richesses convoitées : terres rares, minerais, or, diamants, pétrole, gaz. L’UE est en concurrence directe avec de nouveaux acteurs, la Chine et la Russie, sur ce continent. Des coups d’Etat ont renversé les régimes au Mali, au Burkina Faso, au Soudan et en Guinée. Ces quatre pays ont été suspendus par l’UA et ne seront pas représentés à Bruxelles. Des conflits déchirent l’Éthiopie et la Libye. Les groupes jihadistes menacent les pays du Sahel et poussent jusqu’au Golfe de Guinée. L’autoritarisme de nombreux dirigeants et la répression de leurs opposants sont dénoncés par des élus européens et des ONG, ce qui place les 27 dans une situation difficile vis-à-vis de leurs opinions publiques. Ils sont de retour en Afrique. Les plus visibles ont pour employeur la société militaire privée russe, Wagner, dirigée par des hommes proches du Kremlin, ce que Moscou dément. Ils protègent les intérêts des groupes russes et offrent leurs services aux régimes africains pour leur sécurité et l’entrainement d’unités de leurs armées. Ils sont présents au Mali, en République centrafricaine, au Soudan et au Mozambique. Ils sont également signalés en Libye et dans beaucoup d’autres pays du continent, selon un rapport de l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne. L’UE a suspendu sa mission de formation des militaires en Centrafrique et pourrait prendre une décision similaire pour ses missions au Mali. La France accuse Wagner de piller le Mali et doit décider du repositionnement de la force européenne Takuba engagée dans la lutte contre les jihadistes. L’instabilité, les violences, les sécheresses, le manque d’emplois poussent chaque année des dizaines de milliers d’Africains à tenter un exil vers l’Europe. Faute de visas, la plupart arrivent clandestinement, souvent au péril de leur vie. Beaucoup, considérés comme des « migrants économiques » font l’objet d’une décision de renvoi. Mais ces retours sont très faibles. Ils sont particulièrement bas notamment pour la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée, le Sénégal et l’Algérie (de 2 à 5%). Pour les rendre plus effectifs, l’UE a mis en œuvre en 2020 un mécanisme liant la délivrance de visas aux réadmissions. La Gambie est le seul pays à avoir été sanctionné pour son manque de coopération dans ce cadre. La lutte contre le trafic d’êtres humains marque également le pas. L’UE a proposé de déployer l’Agence européenne de protection des frontières (Frontex) au Sénégal pour aider à lutter contre les trafiquants après une augmentation du nombre de traversées périlleuses vers les îles Canaries (Espagne). Seulement 11% de la population du continent africain est vaccinée entièrement. L’UE a donné près de 150 millions de doses de vaccins anti-Covid et alloué à l’Afrique 10 des 46 milliards d’euros de son soutien financier à la lutte contre la pandémie dans les pays tiers. Mais donner des doses est insuffisant, il faut aussi produire des vaccins en Afrique. Des projets de centres de production sont prévus au Sénégal, au Rwanda, au Ghana, en Afrique du Sud avec un financement européen d’un milliard d’euros au total. Une levée des brevets, soutenue par l’UA, se heurte à un refus des Vingt-Sept. L’UE a annoncé un plan d’investissements ciblés doté de 150 milliards d’euros sur sept ans, soit l’équivalent de l’aide européenne au développement pour la période. Il doit permettre de financer des projets d’infrastructures, la transition écologique, numérique avec un accès généralisé à l’internet, renforcer les systèmes de santé et créer des emplois. Mais les rivaux de l’UE ont aussi beaucoup d’argent à proposer aux dirigeants africains et sont moins exigeants pour l’attribution des prêts (gouvernance, respect des droits humains et sociaux). Revers de la médaille pour les pays africains qui ne peuvent pas rembourser: la cession d’infrastructures ou de richesses à leurs créanciers.

Source: afrimag

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