Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis, le 30 mai 2021, à Accra (Ghana), pour se pencher sur la crise politique que traverse le Mali après le « coup d’Etat » du 24 mai dernier par les auteurs de l’ex- CNSP (Comité national pour le salut du peuple) qui avaient renversé le président Ibrahim Boubacar Kéita le 18 août 2020. Il s’agit de Assimi Goïta et ses hommes. La bonne nouvelle est que le Mali a été suspendu de toutes les institutions de la CEDAO. L’on peut se frotter les mains de n’avoir pas été mis sous embargo avec la fermeture des frontières et la fermeture des robinets de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour asphyxier économiquement le Mali. Cela fut une décision de sagesse de la part des chefs d’Etat de la communauté.
Par contre, à y voir de près la situation, ils n’ont pas été tendres pour le reste des décisions prises. Primo, ils ont invité Assimi Goïta à l’assemblée extraordinaire en tant que vice-président. Mais ce dernier est arrivé à Accra avec le titre de président de la transition avec l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle suite à la démission du président Bah N’Daw. Leur colère ne s’est pas arrêtée là contre ce second coup d’Etat en moins d’une année. Sachant bien qu’Assimi Goïta ne pourra pas tenir les élections en neuf mois, vu les nombreux problèmes ou urgences auxquels le pays fait face, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont insisté sur le respect de la date des élections. Que les élections se tiennent avant fin février 2022. Ce qui est plus raccourci que le chronogramme électoral qui avait été fixé par le gouvernement de Bah N’Daw (avant fin mars 2022). Comme pour dire : « maintenons la pression, l’épée de Damoclès sur eux. » Mais est-ce pour pousser Assimi Goïta à la faute ?
Autre chose que les dirigeants de la CEDEAO demandent et qui pourrait être difficile à respecter est la formation d’un gouvernement comprenant toutes les couches, proposition ou instruction qui pourrait poser plus de problèmes que de solutions. Est-ce pour ouvrir d’autres fronts de contestation contre le futur attelage gouvernemental?
Il serait réfléchi de la part des chefs d’Etat de la CEDEAO de dire aux Maliens de patienter, d’accepter, de s’unir comme un seul homme, d’accompagner ceux qui seront choisis par le président de la transition et le premier ministre qui sera choisi pour sortir le pays de cette incertitude, de cette passerelle.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain- Mali