Européens et Africains vont se donner la main pour maîtriser le flux des départs massifs vers le vieux continent. Et sauver ainsi la vie de milliers de candidats à l’émigration qui n’hésitent pas à braver les dangers
Un sommet international sur l’immigration s’ouvre aujourd’hui à la Valette à Malte en présence du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita qui est arrivé dans la capitale maltaise hier en fin d’après en compagnie de trois membres du gouvernement : le ministre des Maliens de l’extérieur, Abdramane Sylla, le ministre de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, Cheickna Sidi Hamadi Diawara et celui de la Sécurité et de la Protection civile, Salif Traoré. Le chef de l’Etat a été accueilli à son hôtel par le président des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla.
Dans une déclaration à la presse, le président Ibrahim Boubacar Kéita a indiqué que les flux migratoires des Africains vers l’Europe peuvent être maitrisés à condition que les deux parties coopèrent main dans la main et surtout en toute sincérité. « Nous espérons que ça ne sera pas un sommet de plus. Nous souhaitons un sommet utile, un sommet de solidarité, un sommet de nouvelle coopération humaine sur une base de considération réciproque », a précisé le président Kéita tout en espérant que la rencontre de la Valette puisse poser le jalon d’une immigration maitrisée à hauteur de souhait et conforme aux intérêts des peuples.
Le chef de l’Etat pense également qu’il est difficile de venir au bout du phénomène tant que les problèmes de développement, de guerre, de gouvernance, d’insécurité demeureront. « Nous sommes venus ici avec la meilleure volonté possible. Nous fondons beaucoup d’espoir sur ce sommet de Malte…Nous pourrons avancer si les volontés convergent », a commenté le président de la République.
Esprit de partenariat. C’est en avril 2015 que le Conseil européen a demandé la tenue d’un sommet international pour examiner les questions relatives aux migrations avec les pays africains et d’autres pays concernés au premier plan. Les invitations ont été adressées à plus de 90 pays et organisations internationales. Il s’agit des États membres de l’UE, des pays membres des processus de Rabat et de Khartoum, des observateurs auprès du processus de Rabat, des représentants de l’Union africaine, de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), des Nations unies et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La conférence de la Valette s’appuiera sur les processus de coopération existant entre l’Europe et l’Afrique, en particulier les processus de Rabat et de Khartoum sur les migrations, et sur le dialogue UE-Afrique sur la migration et la mobilité. Le sommet portera sur les enjeux, mais également sur les opportunités que représentent les migrations. Il sera également l’occasion de reconnaître que la gestion des migrations relève de la responsabilité commune des pays d’origine, de transit et de destination.
Les discussions entre les participants porteront essentiellement sur cinq domaines spécifiques. Le premier est de remédier aux causes profondes du problème de l’immigration en s’efforçant de contribuer à établir la paix, la stabilité et le développement économique. Le deuxième aspect consiste à intensifier les travaux visant à promouvoir et organiser les voies de migration légales. Le troisième aspect vise à renforcer la protection des migrants et des demandeurs d’asile, en particulier des groupes vulnérables. Le quatrième domaine est de s’attaquer plus efficacement à l’exploitation et à la traite des migrants. Enfin, le cinquième aspect vise à coopérer plus étroitement pour améliorer la coopération en matière de retour et de réadmission. Le sommet de la Valette est aussi une occasion pour l’Union européenne et l’Afrique de travailler dans un esprit de partenariat, afin de trouver des solutions communes aux défis d’intérêt commun.
Envoyé spécial
M. KEITA
source : Essor