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Sokolo : Le calme revient après une journée d’enfer

Les habitants sont toujours sous le choc de cette attaque brutale et barbare. Le traumatisme mettra du temps à s’estomper

 

Quelques jours après l’attaque contre le poste de gendarmerie de Sokolo (Cercle de Niono), le calme est revenu dans le village même si les habitants ont du mal à se remettre de cette journée du 26 janvier qu’ils qualifient de macabre. Rappelons que l’attaque terroriste a fait une vingtaine de morts parmi les éléments des Forces de défense et de sécurité en poste à Sokolo. Sur place, des habitants ont accepté de relater comment ils ont vécu cette journée de dimanche pas comme les autres dans cette localité située à 80 km de la frontière mauritanienne.
Tout a commencé aux environs de 5 heures du matin, confirme un habitant qui ne souhaite pas révéler son identité. «Je revenais de la prière du matin quand j’ai entendu les premiers coups de feu», témoigne-t-il. Pris de panique, cet habitant s’est mis à l’abri pour observer la scène.
«J’ai vu venir une colonne de motos et de véhicules du côté du canal pour se diriger vers le camp. Un premier groupe d’assaillants a ouvert le feu. Un autre groupe est venu se joindre à eux. Les hostilités ont duré près de deux heures», explique-t-il, avant de démentir les allégations faisant croire que les gendarmes ont été surpris par les assaillants.
Soudain, un autre habitant du village s’invite à nos échanges. Celui-ci révèle que la rumeur d’une attaque du poste de gendarmerie a circulé plusieurs jours avant le jour fatidique. Lui aussi confirme que nos militaires n’ont pas été surpris par l’ennemi. «Les gendarmes étaient au courant de la menace et ils étaient même sur le qui-vive. Le problème a été que les assaillants sont venus en surnombre et ils étaient bien organisés et bien équipés. Je suis sûr qu’ils savaient où ils mettaient les pieds.
Les gendarmes ont été attaqués de tous les côtés. Après avoir tenu près de 2 heures, ils étaient probablement à court de munitions. Certains sont parvenus à s’exfiltrer bien que les terroristes continuaient à pilonner le camp. C’est à 7 heures du matin que ces derniers ont pris le contrôle du camp. Tout de noir vêtus, ils scandaient en chœur Allahou Akbar, Allahou Akbar. Ils ont pris ce qu’ils pouvaient prendre et ensuite ils ont mis le feu au camp», détaille le jeune homme, encore sous le choc.
Les habitants de Sokolo racontent que c’est 2 heures après le départ des terroristes que le renfort des FAMa (Forces armées maliennes) est venu de Diabaly, situé seulement à 15 km de Sokolo. Une situation que les habitants n’arrivent pas à comprendre.
La population aide-t-elle nos Forces de sécurité et de défense à lutter contre les ennemis de la paix ? À cette question, notre jeune interlocuteur estime que la population soutient à 100% son armée. «C’est la population qui a informé le capitaine du camp de la présence des assaillants dans la forêt une semaine avant l’attaque. Je pense que la population a fait ce qu’elle devait faire», dit-il, ajoutant qu’après la prise du camp par les assaillants, plusieurs gendarmes ont eu la vie sauve grâce à l’intervention de la population qui a aussi secouru les blessés.
Le témoignage de l’adjudant Gaoussou Sanou vient corroborer les propos des habitants que nous avons interrogés. «Aux environs de 5 heures, les premiers coups de feu sont venus du quartier de Kouramebougou. Comme le détachement avait prévu un plan de riposte, on l’a aussitôt mis à exécution. Mais les assaillants étaient plus nombreux que nous. On s’est tout de même défendu pendant deux heures», se souvient-il.
Le gouverneur de la Région de Ségou, Biramou Sissoko, accompagné du directeur général de la gendarmerie, s’est rendu lundi à Sokolo pour faire le constat et apporter son soutien aux militaires sur place.
La relation des événements par le chef de l’exécutif régional : «Dimanche, au petit matin, le camp de Sokolo a été attaqué par des terroristes. Nos gendarmes ont riposté et livré un combat acharné pendant deux heures. Mais la supériorité du matériel et l’effectif des assaillants ont fait que les nôtres ont dû se replier. Les assaillants ont brûlé le camp et emporté du matériel et des véhicules».
Le chef de l’exécutif régional a saisi l’opportunité pour remercier la population de Sokolo qui a prouvé qu’elle était avec son armée en portant secours aux militaires lors de l’attaque terroriste.

Mariam A. TRAORÉ
Amap-Ségou

Source : L’Essor

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